L’axe 3 a sollicité les collègues d’ESO pour apporter de l’eau à leur moulin ! La ressource en eau et/ou les paysages de l’eau participent-ils ou non, et comment, à la « relocalisation du politique » ? De quelle manière l’eau est-elle appropriée, gérée, prise en charge, interprétée, par les acteurs publics locaux, par les collectifs habitants ou par la société actante d’un territoire ? Comment les évolutions climatiques, sociales, culturelles, modifient-elles le rapport à l’espace, au paysage ou à la ressource « eau » dans une nouvelle forme de relocalisation du politique ? Le programme scientifique de l’axe est structuré en 4 sous-axes qui peuvent appeler diverses contributions sur cette thématique de l’eau : 3.1 Espaces en luttes, 3.2 Mobilisations et expertises citoyennes, 3.3 Action environnementale, 3.4 Fabrique des territoires.

Guerre de l’eau, conflictualité pour l’accès à l’eau, partage de la ressource, eau comme commun… l’ensemble de ces dimensions ont déjà été largement traitées (Belaidi, Euzen, 2009). Pour autant il semble que ces catégories de pensée soient aujourd’hui renouvelées au titre des différentes crises climatiques, sociales, politiques. L’eau peut-elle ainsi être considérée comme un espace en lutte venant renouveler l’action publique locale, sous l’effet de tensions entre les différents usagers et de questionnement de la légitimité publique (3.1) ? A l’inverse, l’eau est-elle vectrice de construction de nouveaux collectifs, de nouvelles citoyennetés, de mobilisations sociales renouvelées (Sauri et al., 2014) et de constructions empiriques d’une expertise et d’une légitimité citoyenne (3.2) ?

Le contexte des « transitions » renouvelle-t-il ou non et comment la façon dont l’enjeu de l’eau est pris en charge dans les politiques publiques ou plus largement dans l’action environnementale (3.3) ? Les réflexions et expérimentations pour faire reconnaître la personnalité juridique des fleuves et des rivières (David, 2017) ne sont-elles pas qu’une traduction parmi d’autres de ces évolutions dans les façons de re-penser la gestion de l’eau ? Comment la question du local y est-elle abordée ? Au-delà du fleuve lui-même, dans quelles mesures la vallée ou le bassin-versant sont des échelles qui permettent de penser le territoire, la territorialité, la territorialisation (Raffestin, 1986) ? Autrement dit comment l’eau dans ses espaces (de pratiques, de gestion) participe-t-elle de la fabrique des territoires (3.4) ?

Programme du séminaire :

• 10h-10h40 - Nathalie Carcaud : « Valorisation de l’hydrodiversité d'un territoire en contexte de transition socio- environnementale. Le cas du BV des 3 Rus (sous bassin de l’Authion) ». Projet étudiants.
• 10h40-11h20 - Guillaume Paysant : « De la retenue d’eau à l’Espace Naturel Sensible – les méandres du dés- aménagement du plan d’eau de Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire) ». Recherches en cours.
• 11h20-12h - Véronique Van Tilbeurgh, Mélanie Congretel, « Eau et territoire : comment créer des règles communes de partage de l'eau ». ANR.
• 14h-14h40 - Emmanuelle Hellier, Léna Dell’Aquila : « Des vertus de la proximité aux aléas de la gouvernance territoriale : l'exemple des services associatifs d'eau ».
• 14h40-15h20 - Céline Barthon « Prolifération de cyanobactéries dans les eaux de surface : enjeux de gouvernance. L’ex. du réservoir de Vioreau (44) ».
• 15h20-16h – Discussion collective

Matin : 10h – 12h

• Daniel Véron (Université de Caen, ESO) : « Le travail migrant, l’autre délocalisation », présentation de l’ouvrage paru en février 2024.
• Camille Hochedez (Université de Poitiers, MIGRINTER) : « Travailler sur des exploitations en agriculture biologique : une approche sensible de la transition agri-alimentaire ».

Après-midi : 14h – 16h

• Nicolas Raimbault (Nantes Université, ESO : « Les espaces suburbains de production : quels emplois populaires ? Présentation de la base de données "SUBWORK" et des possibilités d'analyse secondaire »
• Jean Rivière (Nantes Université, ESO) : « Géographies du travail. Du côté des travailleurs et des travailleuses », présentation du numéro spécial de la revue Carnets de géographes consacré aux « Géographies du travail ».
• Temps d’échange et de discussion autour de la manière dont les collègues du laboratoire abordent la question du travail dans leur recherche.

Matin : 10h-12h, dans la continuité de la journée autour du couple habitat/habiter de mars dernier au Mans :

• Présentation du chantier 2 "Les temps de l'habiter : méthodes d'analyse et qualifications" et du dispositif CMR (Christine Lamberts, Béatrice Chaudet, Camille Devaux)
• "Filmer l'habiter en géographie" (Félix Cardoso)
• "Comment habiter dans un monde qui s’effondre ?", une réflexion à partir du livre d’Anna Tsing Le Champignon de la fin du monde ? (Emma Wolton)

Après-midi : 14h-16h, dans la perspective d'une journée croisée axes 1 et 2 sur le thème du travail à planifier, nous proposons d'entendre deux interventions de l'axe 1 se réunissant en parallèle autour de la géographie du travail, et notamment de participer aux échanges de clôture évoquant la manière dont les collègues du laboratoire abordent la question du travail dans leur recherche, pour construire une voire des journées futures donnant à voir en quoi cette entrée permet d'éclairer à nouveaux frais les projets d'axes.