Yvon Le Caro, Christian Le Squer. L'alimentation comme identité : Rencontre-débat dans le cadre des Rencontres d’histoire 2023 « Qu’est-ce qu’on mange » organisées par Les Champs Libres (Rennes Métropole) et le département d’histoire (Université Rennes 2), Rennes, 26 novembre. 2023. ⟨hal-04525184⟩
Dès la fin du Moyen Âge, les aliments emblématiques d’un territoire commencent à être valorisés : perdrix de Nevers, beurre d’Isigny… Qu’en est-il aujourd’hui et en Bretagne en particulier : des huîtres de Cancale au lait ribot en passant par les crêpes et les galettes ? Si l’alimentation est encore un marqueur d’une identité territoriale, quels mondes agricoles trouve-t-on dans nos assiettes ? Yvon Le Caro développe deux exemples, le cidre et le sarrasin. L’abandon du cidre comme boisson quotidienne, au profit du vin dans les années 60 puis de la bière dans les années 80, a conduit à l’arrachage généralisé des pommiers haute-tige dans les campagnes bretonnes. La comparaison entre les photos aériennes de 1955 et d’aujourd’hui est parlante. Un élément emblématique du paysage agricole peut donc correspondre à un aliment qui n’est plus consommé. Au contraire le sarrasin et ses galettes sont restés consommés. Mais jusqu’à très récemment la culture du blé noir n’étant guère rentable ni soutenue, cette plante était fort rare dans nos champs, et ses graines aux deux-tiers importées. Un aliment emblématique ne se traduit donc pas forcément dans le paysage local. Cette disjonction entre productions et aliments à dimension identitaire démontre s’il en était besoin la disjonction générale entre agriculture et alimentation dans nos sociétés urbaines, et la difficulté pour les agriculteurs de produire le paysage régional de nos rêves patrimoniaux...
From the end of the Middle Ages onwards, foods that were emblematic of a region began to be promoted: partridge from Nevers, butter from Isigny... What is the situation today, and in Brittany in particular: from oysters from Cancale to ribot milk, crêpes and galettes? If food is still a marker of territorial identity, what agricultural worlds do we find on our plates? Yvon Le Caro discusses two examples, cider and buckwheat. The abandonment of cider as a daily drink in favour of wine in the 1960s and then beer in the 1980s led to the widespread uprooting of tall apple trees in the Breton countryside. A comparison of aerial photos taken in 1955 and today is revealing. An emblematic element of the agricultural landscape can therefore correspond to a food that is no longer eaten. Buckwheat and buckwheat pancakes, on the other hand, are still eaten. But until very recently, buckwheat cultivation was neither profitable nor sustainable, why this crop was so scarcely noticed in our fields, and two-thirds of its seeds were imported. An emblematic food is therefore not necessarily reflected in the local landscape. This disjunction between production and food with an identity dimension demonstrates the general disjunction between agriculture and food in our urban societies, and the difficulty farmers have in producing the regional landscape of our heritage dreams...
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