- Yvon Le Caro
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Les incidences de la pratique de la vente directe sur la vie à la ferme (dimensions professionnelles, personnelles et familiales)
Yvon Le Caro. Les incidences de la pratique de la vente directe sur la vie à la ferme (dimensions professionnelles, personnelles et familiales). Premières assises bretonnes de la vente directe de produits agricoles locaux, Hiroko Amemiya, Mar 2008, Saint-Brieuc, France. pp.89-95. ⟨halshs-04786941⟩
La vente directe s’intègre souvent dans un « projet de vie » dont les objectifs dépassent la simple dimension économique. Par la mobilisation psychologique qu’ils provoquent, mais parfois aussi par le temps de travail qu’ils réclament ou l’intrusion de clients dans la vie familiale, ils influent sur l’organisation de la production, la disponibilité et l’entourage direct des producteurs. L’atelier, animé par Christèle Burel, donne la parole à ses 6 participant-e-s, paysan-ne-s dont le parcours vers la vente directe est brièvement présenté. L’analyse des propos fait ressortir les incidences de la vente directe sur la vie de la ferme : division du travail parfois excessive, planification complexe, opportunité de concilier vie professionnelle et familiale, modification de la place prise par la ou les femmes sur l’exploitation. Le métier d’agriculteur est valorisé par la vente directe, en termes de prix et de reconnaissance, mais c’est trop souvent au prix du surtravail et de la dépendance envers la maind’œuvre familiale. Le commerce exige aussi des qualités que l’on n’a pas toujours. La vente directe brouille les limites entre les espaces et les temps professionnels et personnels ; les enfants sont parfois perturbés par la présence des clients, mais en général la vente directe améliore l’image qu’ils peuvent donner du métier de leurs parents. L’atelier tente d’esquisser des pistes pour agir : ne pas sous-estimer le temps nécessaire et la charge mentale de la polyvalence, savoir se ménager des coupures, savoir refuser des sollicitations, se faire plaisir ! Des pistes d’échange et de mutualisation sont évoquées : mieux articuler circuits courts et circuits longs, améliorer la solidarité entre vendeurs directs, s’appuyer davantage sur le soutien que peuvent apporter par les consommateurs.
Direct selling is often part of a ‘life project’ whose objectives go beyond the simple economic dimension. Through the psychological mobilisation they provoke, but sometimes also through the working time they require or the intrusion of customers into family life, they influence the organisation of production, the availability and the direct environment of producers. The workshop, led by Christèle Burel, gave the floor to its 6 participants, farmers whose path towards direct sales was briefly presented. An analysis of the participants' comments highlighted the impact of direct sales on farm life: the division of labour is sometimes excessive, planning is complex, there is an opportunity to reconcile work and family life, and the role of women on the farm has changed. The farming profession is enhanced by direct sales, in terms of price and recognition, but all too often this comes at the price of overwork and dependence on family labour. Trade also requires qualities that we don't always have. Direct selling blurs the boundaries between professional and personal time and space; children are sometimes disturbed by the presence of customers, but in general direct selling improves the image they can give of their parents' trade. The workshop tried to sketch out some possible courses of action: don't underestimate the time needed and the mental burden of multi-skilling, take time out, know how to turn down requests, enjoy yourself! Avenues for exchange and cooperation were suggested, such as better links between short and long circuits, improved solidarity between direct sellers, and greater reliance on the support that consumers can provide.