Catherine Darrot
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L'objectif du projet MARIS est de fournir un nouveau cadre pour la gestion durable des risques d'invasions biologiques.
Les invasions biologiques et leurs effets sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes sont l'une des principales causes du changement global. La gestion des espèces invasives dépend à la fois de la connaissance des caractéristiques écologiques de l'espèce cible et des contextes sociologiques qui contrôlent son installation, sa persistance, sa perception et sa propagation potentielle par dispersion.
Le projet MARIS utilisera Ulex europaeus (L.), une "espèce invasive mondiale" en dehors de son aire de répartition européenne d'origine, comme espèce modèle. Nous l'étudierons dans un large éventail de conditions écologiques et sociales à la fois dans des zones indigènes (Bretagne française et Landes de Gascogne) et envahies (île de la Réunion française, Nouvelle-Zélande et îles Canaries espagnoles).
La partie écologique du projet se concentrera sur trois étapes spécifiques pour le contrôle de la dynamique de la population : le recrutement, la persistance et la dispersion. Les conditions climatiques et pédologiques qui favorisent le recrutement des jeunes plants et la persistance (banque de semences et repousses) de l'espèce seront évaluées par une méta-analyse, des expériences (utilisant le phytotron et le jardin commun) et des enquêtes sur le terrain. Cette partie du projet abordera également la distance de dispersion permise par différents vecteurs (véhicules, moutons et eau).
La partie sociologique se concentrera sur l'analyse des perceptions humaines et des utilisations d'Ulex europaeus. Un modèle mécaniste de distribution des espèces sera couplé aux modèles existants pour simuler la dynamique des populations à l'échelle du peuplement afin de tenir compte des processus locaux à l'échelle régionale. Pour parvenir à un bon équilibre, l'incertitude des résultats du modèle et la complexité du modèle à l'échelle locale seront mises en balance avec le gain de précision apporté par le modèle hybride final.
Les enquêtes de terrain et les résultats expérimentaux, ainsi que les informations recueillies sur les utilisations sociales et la perception de l'espèce seront inclus dans le modèle. Le cadre global d'analyse des risques sera utilisé pour combiner tous les résultats du projet. Les résultats des expériences écologiques et des études de terrain ainsi que les connaissances des experts seront utilisés pour définir les seuils biologiques. Des enquêtes sociologiques de terrain permettront de prendre en compte les perceptions des différents acteurs (gestionnaires, utilisateurs) dans la création d'échelles d'évaluation des risques ainsi que dans l'élaboration de plans de gestion des risques. Les données économiques sur le coût du programme d'éradication d'Ulex europaeus dans la littérature seront utilisées pour proposer une gestion durable pragmatique afin de contrôler son expansion.