Les jardins familiaux peuvent être considérés comme le premier dispositif d’aide alimentaire mis en place en France. Aujourd’hui, alors que 75 % des bénéficiaires appartiendraient toujours aux catégories populaires, un processus de « gentrification » de cette forme d’agriculture urbaine serait en cours, détournant ces espaces de leur fonction vivrière originelle. La communication vise à interroger l’action publique en faveur de l’autoproduction alimentaire comme un levier correctif des inégalités d’accès à une alimentation de qualité. Souvent relégués aux marges des villes, les sites de jardins familiaux subissent des transformations majeures depuis quelques décennies. Les rares actions menées en faveur de l’autoproduction alimentaire, via les politiques publiques, sont souvent en net décalage avec les besoins actuels des ménages précarisés par les crises successives. C’est en réalité la considération de ces dispositifs par les collectivités locales et la reconnaissance de leur fonction alimentaire qui doit être interroger.