Le tourisme, à la fois produit et agent de la mondialisation, joue un rôle central dans la mise en relation des populations, des cultures et des économies, par-delà des frontières. La globalisation pourrait engendrer une uniformisation des comportements des vacanciers, privilégiant tous les mêmes lieux de fréquentation et les mêmes usages. Cette recherche nourrit donc le dessein d’interroger la mondialisation du tourisme, comme vecteur d’homogénéisation des pratiques et représentations, à l’aune de l’étude des tourismes domestique et internationaux à Bali. Ainsi, nous questionnons la capacité de résistance des singularités culturelles nationales, dans la détermination des modèles de pratiques touristiques, dans un monde globalisé. Pour ce faire, notre méthodologie repose sur une approche hydride, associant études qualitatives et quantitatives, au prisme de trois perspectives : l’offre des tours opérateurs, les pratiques et représentations des touristes, et le point de vue des guides touristiques balinais. Cette recherche permet de démontrer que les singularités culturelles persistent, et contribuent à déterminer la spécificité des lieux de fréquentations, des pratiques et des valeurs associées, en fonction de l’origine géoculturelle des vacanciers. La globalisation du tourisme n’a pas engendré une homogénéisation de la fréquentation des sites sur l’île, ni des usages qui leur sont associées. Au contraires, ces derniers témoignent d’une grande diversité. L’attraction mondialisée des destinations peut donc dissimuler une réalité beaucoup plus complexe, relevant d’une combinaison de pratiques et représentations, reflétant la diversité socio-culturelle des populations, qui perdurent.