Depuis le début des années 2000, Bogotá connaît une augmentation constante de l’usage du vélo, un point d’être désignée localement "capitale mondiale du vélo". La pratique du vélo s’est encore accélérée à partir de 2020 avec la pandémie de covid-19. Si le vélo reste le mode de déplacement privilégié des classes populaires de l’ouest de Bogotá, les profils des cyclistes et leurs pratiques quotidiennes du vélo varient selon le lieu de résidence, l’âge, le niveau socio-économique et le genre.
Cette thèse explore la façon dont les cyclistes vivent et appréhendent individuellement ces évolutions récentes, au travers de leur pratique du vélo et de la ville, et au prisme des inégalités de genre. Des sources secondaires ont été exploitées, comme l’enquête de mobilité urbaine de 2019, pour élaborer une typologie des cyclistes et de leurs déplacements. Cette recherche en géographie sociale repose sur la constitution d’un corpus original. Des questionnaires et des entretiens ont permis d’obtenir des indicateurs et des récits décrivant les usages sociaux et spatiaux du vélo. Des parcours commentés filmés, inspirés des méthodes mobiles, complètent ce dispositif méthodologique mixte, pour observer finement les stratégies et pratiques de mobilité in situ et en mouvement.
Nous renseignons ainsi le lien que construisent les cyclistes avec le vélo, au travers des expériences d’apprentissage tout au long de la vie, et des pratiques de sociabilité qui l’entourent.
Enfin, cette thèse analyse le rapport sensible qu’entretiennent les cyclistes à la ville, les émotions qui lui sont associées, en particulier la peur, et les stratégies de déplacement à vélo qui en découlent.