Les responsables du séminaire sont heureux d'accueillir :

• Étienne FAUGIER, Maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Lumière Lyon 2. Laboratoire d’Études Rurales

  « Bouleverser, lentement mais sûrement, la vie des campagnes : l'automobilisme dans les espaces ruraux, XIXe-XXe siècles »

  Ecotaxe (2013), Gilets jaunes (2018), contestations à propos de l’autoroute 169 (2023), manifestations de tracteurs (2024), la question des mobilités sourde davantage les espaces ruraux en ce XXIe siècle naissant. Afin de mieux comprendre ces phénomènes, il est nécessaire d’avoir une approche historique des transports dans ces espaces ruraux. En revenant sur notre travail doctoral et ses contributions connexes, nous expliciterons dans quelle mesure le système automobile s’est déployé dans les espaces ruraux français et québécois durant la première moitié du XXe siècle. Il s’agit de laisser la place aux incertitudes, aux hésitations d’un nouveau mode de transport qui se déploie et qui remet en cause, partiellement ou totalement, les autres modes de transport déjà présents et plus largement les habitus de la société rurale occidentale. S’agissant d’un champ de recherche relativement récent en histoire (rurale), nous expliciterons les sources et les méthodes déployées et ferons part des résultats et des enjeux auxquels nous sommes arrivés.

• Perrine AGNOUX, Maîtresse de conférences en sociologie à l’INSPE de l’Université Claude Bernard Lyon1. Équipe Modes, espaces et processus de socialisation

   « Du côté de chez soi. L’entrée dans la vie adulte des femmes de classes populaires dans les espaces ruraux »

  Cette communication propose d’interroger les effets ambivalents de l’interconnaissance sur les itinéraires féminins d’entrée dans la vie adulte dans les territoires ruraux. Elle repose sur une enquête ethnographique menée au cours d’un travail de thèse dans un territoire rural particulièrement vieillissant et éloigné des grandes agglomérations. 54 jeunes femmes issues des classes populaires, âgées de 18 à 25 ans, ont été rencontrées, le plus souvent à plusieurs reprises. Pour mieux comprendre leur socialisation spatiale, l’observation de scènes sociales « hors travail » s’est accompagnée d’observations en contexte scolaire.

  Une première partie de la communication montrera comment ces jeunes femmes sont préparées à rester vivre dans le territoire rural où elles ont grandi. On soulignera ensuite les ressources inégales qu’elles retirent de leur attachement territorial et de leur inscription dans un espace d’interconnaissance. Enfin, on montrera l’ambivalence de ces ressources, qui apparaissent bien maigres au regard de celles qu’offre le capital d’autochtonie détenu par leurs pères, leurs frères ou leurs compagnons.