Habiter, grandir, s’engager
Les espaces littoraux et les îles en particulier ont vu leur population changer de manière spectaculaire ces dernières décennies : forte attractivité résidentielle et récréative, nouvelles saisonnalités, habiter intermittent, concurrence spatiale des activités. La question de l’appartenance ou de l’identité locale et ici insulaire se retrouve convoquée au prisme des tensions et de l’attractivité renouvelée de ces territoires. Qu’est-ce que les habitants actuels, permanents et intermittents, identifient comme « être du coin » ? Les résidents secondaires, parfois présents depuis plusieurs générations, peuvent-ils se revendiquer comme des locaux ? Quelles légitimités prévalent dans les discours des acteurs locaux et de certains discours politiques régionalistes quant à un permis de résider qui serait reconnu aux habitants historiques ou aux nouveaux arrivants démontrant leur volonté d’intégration ? À partir d’une enquête réalisée dans trois îles du Ponant, auprès d’habitants et de collégiens, nous mettons en avant les multiples sentiers empruntés par les individus pour se sentir « du coin » et pour tenter d’être perçus comme tels, dans un contexte de montée des revendications locales et d’émergence de nouvelles formes de localisme dans les territoires touristifiés et insulaires.
Coastal areas, and islands in particular, have seen their populations change dramatically in recent decades: strong residential and recreational appeal, new seasonal patterns, intermittent living, spatial competition between activities. The question of local, and in this case island, belonging or identity is called into question through the prism of the tensions and renewed attractiveness of these territories. What do current residents, both permanent and intermittent, identify as « being from around here »? Can secondary residents, sometimes present for several generations, claim to be local? What legitimacies prevail in the discourse of local players and certain regionalist political discourses as regards a residence permit that would be recognized for historic inhabitants or new arrivals demonstrating their willingness to integrate? Based on a survey of residents and schoolchildren on three Ponant islands, we highlight the multiple paths taken by individuals to feel « local », and to being perceived as such by others, in a context of rising local demands and the emergence of new forms of localism in touristified and island territories.
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