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Pratiques de femmes dans les espaces publics : représentations, stratégies corporelles et inégalités sociales. une comparaison entre Caen, Rouen et Portsmouth.
Thèse préparée et soutenue à ESO
La question des femmes et de leur façon de disposer de leur corps dans les espaces publics a largement été traitée dans l’actualité et les débats internationaux de ces dernières années, particulièrement sous l’angle du harcèlement dit « sexiste et sexuel ». Bien que les géographes anglo- saxons se soient saisis depuis les années 1990 de l’étude des espaces corporels de femmes, des développements sont encore nécessaires à ce sujet en France. Loin de se limiter à l’approche de l’insécurité féminine dans les espaces publics, cette thèse vise à comprendre en quoi les pratiques spatiales des femmes sont influencées par leurs représentations des espaces publics, par les temporalités ou encore par les individus et groupes sociaux en présence. En effet, sans toujours se sentir en insécurité, les femmes sont amenées à prendre en compte leur corps lors de leurs trajets au quotidien. Entre les espaces traversés sans crainte, les espaces évités ou ceux dans lesquels elles adoptent une stratégie, il s’agit d’analyser ce qui rend un espace confortable ou inconfortable à traverser, mais au-delà de cela, à vivre. Dans une perspective intersectionnelle, l’approche comparative et la méthode mixte complémentaire dans trois villes de taille moyenne (Caen, Rouen et Portsmouth) permettent de croiser les échelles d’analyse : lieu, quartier, ville et pays. Avant toute chose, cette thèse ancrée dans la géographie sociale et les gender studies a pour but de mettre en lumière le quotidien de femmes d’âges, de cultures et de classes sociales différentes et de questionner la nécessité que celles-ci éprouvent à adapter leurs corps aux espaces publics.
The question of women and their way of disposing of their bodies in public spaces has been widely addressed in the news and international debates of recent years, particularly from the angle of so-called 'sexist and sexual harassment'. Although Anglo-Saxon geographers have been studying women's bodily spaces since the 1990s, there is still a need for further development on this subject in France. Far from limiting itself to the approach of female insecurity in public spaces, this thesis aims to understand how women's spatial practices are influenced by their representations of public spaces, by temporalities or by the individuals and social groups present. Indeed, without always feeling insecure, women are led to take their bodies into account during their daily journeys. Between spaces crossed without fear, spaces avoided or those in which they adopt a strategy, it is a question of analysing what makes a space comfortable or uncomfortable to cross, but beyond that, to live. From an intersectional perspective, the comparative approach, and the complementary mixed method in three medium-sized cities (Caen, Rouen and Portsmouth) allow the scales of analysis to be crossed: place, neighbourhood, city and country. Above all, this thesis, rooted in social geography and gender studies, aims to shed light on the daily lives of women of different ages, cultures, and social classes and to question the need for them to adapt their bodies to public spaces.
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