Nathan Gauthier

Ma thèse aborde plusieurs questions scientifiques sur l’utilisation du feu par les sociétés humaines ainsi que ses impacts. Mon travail repose sur l’étude de ces pratiques à l’aide d’images satellitaires à haute résolution spatiale, notamment celles du satellite optique Sentinel-2. Le feu est utilisé par les humains pour de multiples raisons dont  la chasse ou pour favoriser la repousse de l’herbe pour le pâturage.

L’utilisation des satellites pour l’étude des feux intentionnels a mis en évidence l’emploi du feu dans certaines parties du monde ainsi que la participation des sociétés humaines à ce qu’on appelle le régime de feu. Ce terme désigne les modèles de saisonnalité, de fréquence, d’étendue et de gravité des feux dans une région ou un écosystème donné. Les sociétés influencent ces régimes en modifiant l’usage et l’occupation des sols, notamment la couverture végétale.

Il est important de distinguer incendie et brûlage intentionnel, ce dernier étant choisi et non subi. Les incendies d’origine anthropique ont fait l’objet de nombreuses recherches, notamment en tant qu’aléa. Cependant, la gestion des incendies et les pratiques d’utilisation du feu restent mal décrites et insuffisamment étudiées. L’usage préventif du feu est réintroduit pour entretenir les territoires et réduire la vulnérabilité des écosystèmes et des sociétés. On dispose maintenant de nouveaux satellites avec une résolution améliorée pour observer et étudier ces pratiques.

Mon travail consiste, à l’aide de la télédétection, à établir une typologie des feux et à réussir à les identifier afin d’étudier la diversité des pratiques ainsi que leurs impacts sur le paysage et l’occupation des sols. Il est construit autour de trois axes principaux :

• l’élaboration d’une méthodologie pour l’étude des surfaces brûlées et les apports de la télédétection à haute résolution sur trois espaces hétérogènes (Sénégal, États-Unis, France) ;

• la mise en place d’une typologie des pratiques à l’aide d’indicateurs et d’indices ;

• l’étude de l’impact des pratiques sur les émissions de GES et sur la couverture du sol, dans un contexte de politique publique accrue visant à contrôler ou à réduire leur utilisation.