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La poule et le nouvel imaginaire collectif du jardin privatif : la reconstitution d'une basse-cour 3.0
Frederic Fortunel. La poule et le nouvel imaginaire collectif du jardin privatif : la reconstitution d'une basse-cour 3.0. 2025. ⟨halshs-05275326⟩
Longtemps on a cru que la poule était dédiée à peupler des méga-poulaillers cachés derrière des haies d'invisibilisation ; la poule de basse-cour de "Martine à la ferme" semblait avoir définitivement disparu ! Or, vers la fin des années 1990 et plus fortement encore au tout début des années 2000, la poule réapparait dans les jardins et jardineries, dans les médias et devient même un animal en peluche à l’occasion de son entrée dans la catégorie des « nouveaux animaux de compagnie » (NAC). La poule accompagne un vaste mouvement de transformation de l'imaginaire du jardin : la pelouse bien tondue et les nains de jardins cèdent la place à des rangs de tomates, à la satisfaction de produire ce que l’on mange… où l’on cultive ses jardins intérieur et extérieur. Cet article montre comment les gallinacées y ont joué un rôle par quatre leviers principaux : 1) la figure du poulet comme symbole d’une agro-industrie prédatrice, 2) la redéfinition du statut social et juridique des animaux, 3) la volonté de prendre en main sa production alimentaire, 4) la sensibilisation au tri des ordures ménagères. Ces 4 dynamiques se déploient à des pas de temps différents, mais se conjuguent entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 pour donner corps à la poule dans les jardins d’une société urbanisée.