Le commerce de gare et de quartier de gare est-il encore populaire ?
Avec la désindustrialisation des quartiers de gare et leur tertiarisation renforcée par la desserte des Trains à Grande Vitesse (TGV) à la fin du XXème siècle (Le Mans), ces secteurs majoritairement péricentraux se renouvellent encore dans les villes de l’Ouest français depuis la mise en service de la ligne à grande vitesse Bretagne-Pays de Loire (LGV BPL) en 2017. Que ces pôles urbains bénéficient directement de la grande vitesse ferroviaire (Rennes) ou indirectement (Saint-Malo), les opérations de restructuration urbaine et économique des gares et quartiers de gare se multiplient et produisent des effets sur le commerce en place. Que reste-t-il du commerce populaire d’hier ? La montée en gamme des boutiques récemment implantées dans les gares ou à proximité de leur parvis marque-t-elle la disparition du commerce populaire ? En même temps, n’assiste-t-on pas à l’émergence de nouvelles formes de commerce populaire dans et à proximité des gares ? Touché par des processus de requalification urbaine et de régénération économique in situ, le commerce populaire traditionnel s’efface peu à peu mais ne meurt pas. Certains héritages demeurent mais, surtout, ils semblent se transformer à la lueur d’une commercialité multiforme en émergence qui s’adapte à ces nouveaux lieux de vie de plus en plus multifonctionnels et multi-usages. Cependant, les effets de contexte métropolitain ou non, les effets de contournement, la hiérarchie urbaine et la situation semblent tempérer la réalité admise de processus régénérants à l’œuvre et singulariser l’état territorial d’un commerce populaire en déshérence et/ou en recomposition.
With the de-industrialization of station areas and their increased tertiary sector due to the fast train line opening at the end of the 20th century (Le Mans), these predominantly surrounding neighborhoods are still being renewed in the French west cities since the opening of the Bretagne-Pays de Loire high-speed line (LGV BPL) in 2017. Whether these urban centres are served directly (Rennes) or indirectly (Saint-Malo), the urban and economic restructuring of railway stations and station districts is multiplying and producing effects on existing retail. What remains of yesterday's popular retail? Do the upscale shops recently set up in stations or near their forecourts symbolizes the disappearance of popular commerce? At the same time, are we witnessing the emergence of new forms of popular retail in and around stations? Affected by urban requalification and economic regeneration processes, traditional popular retail is gradually fading away but is not dying. Some legacies remain but, above all, they seem to be reinventing themselves in the light of an emerging multiform retailing that is adapting to these new, increasingly multifunctional and multi-use living spaces. However, the effects of the metropolitan or non-metropolitan context, the effects of bypassing railways, the effects of the urban hierarchy and situation, all seem to temper the reality of regenerating processes at work and to singularize the territorial state of a popular retail in disrepair and/or in recomposition.