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Ultra-trail du Mont-Blanc : quand course à pied rime avec philosophie
Cet article examine l’intersection entre endurance physique et réflexion philosophique à travers l’analyse de l’Ultra-trail du Mont-Blanc, une course de 171 kilomètres qui traverse la France, l’Italie et la Suisse. Réalisée par la chercheuse Mathilde Plard, cette étude vise à comprendre comment l’effort extrême et prolongé modifie la perception du temps et transforme la relation de l’individu à son environnement. Dans ce contexte, les repères temporels habituels s’estompent et l’expérience de la course devient une immersion totale où douleur, fatigue et exaltation se mêlent, aboutissant à une sensation de dilatation ou d’accélération du temps selon l’état physiologique et émotionnel du coureur. L’article met en lumière que lors d’une épreuve de longue durée, l’effort physique dépasse la simple performance et se révèle être un vecteur de recherche intérieure. La course apparaît comme un espace expérimental, dans lequel la subjectivité du temps se trouve profondément altérée. L’expérience du coureur est ainsi conceptualisée comme une quête existentielle, où chaque foulée participe à une redéfinition de soi. Sur le plan théorique, l’analyse s’appuie sur des concepts philosophiques contemporains. La notion de « résonance » développée par Hartmut Rosa est mobilisée pour expliquer comment l’intensité de l’expérience permet d’établir une connexion authentique et réciproque avec le monde environnant. Par ailleurs, l’idée de plasticité corporelle, issue des travaux de Catherine Malabou, illustre la capacité du corps à se transformer, à s’adapter et à surmonter les limites imposées par l’effort extrême. Cette transformation, tant physique que psychique, offre une perspective innovante sur l’ultra-endurance en tant que processus de résilience et de reconfiguration de l’identité individuelle. En synthétisant des dimensions biologiques, psychologiques et philosophiques, l’article propose de repenser l’ultra-trail non seulement comme une performance sportive, mais aussi comme une expérience transformatrice et révélatrice du rapport intimiste entre le corps, le temps et la quête de sens.
This article examines the intersection between physical endurance and philosophical reflection through an analysis of the Ultra-trail du Mont-Blanc, a 171‐kilometer race that spans France, Italy, and Switzerland. Conducted by researcher Mathilde Plard, this study aims to understand how extreme and prolonged effort modifies the perception of time and transforms the individual's relationship with the environment. In this context, temporal benchmarks fade away and the racing experience becomes an immersion where pain, fatigue, and exhilaration combine, leading to a perception of time dilation or acceleration based on the runner’s state. The article highlights that during prolonged endurance events, physical effort transcends mere performance and serves as a catalyst for inner exploration. The race is portrayed as an experimental space in which the subjectivity of time is markedly altered, with each stride contributing to a redefinition of self. On a theoretical level, the analysis draws on contemporary philosophical concepts. The notion of “resonance” developed by Hartmut Rosa is employed to explain how the intensity of experience fosters an authentic and reciprocal connection with the surrounding world. Furthermore, the concept of bodily plasticity, based on Catherine Malabou’s work, illustrates the body’s capacity to transform, adapt, and overcome the limits imposed by extreme effort. This transformation, both physical and psychological, offers a novel perspective on ultra-endurance as a process of resilience and a reconfiguration of individual identity. By synthesizing biological, psychological, and philosophical dimensions, the article proposes to rethink ultra-trail not merely as a sporting achievement, but also as a transformative experience that reveals the intimate relationship between the body, time, and the quest for meaning. These insights contribute to a comprehensive understanding of ultra-trail running as a phenomenon integrating endurance with existential inquiry.