À l'écoute des minorités sexuelles & de genre
Alain Al Léobon, Eugénie Samson-Daoust. À l'écoute des minorités sexuelles & de genre : Les éditions LGBTQI+ DU NET GAY BAROMÈTRE 2021-22 : de l'acquisition au transfert des connaissances vers les communautés. [Rapport de recherche] UMR ESO 6590 CNRS. 2022, pp.102. ⟨halshs-03755142v4⟩
Dans le contexte actuel de complexification de la prévention, la réduction de l’incidence du VIH et des IST dans la communauté LGBTQI+ devrait passer par la combinaison d’interventions structurelles, biomédicales et comportementales basées sur des données probantes et l’adoption d’une approche syndémique et intersectionnelle de leur santé. Ainsi, au-delà des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH), d’autres sous-groupes issus des minorités sexuelles et de genre, pourraient être ciblés par des interventions visant à réduire leurs comportements à risque, leur consommation de substances, leur sentiment d’isolement, l’impact de différentes formes de discriminations, mais aussi à combler leurs besoins au regard de problématiques de santé qui leur sont spécifiques. En effet, la co-occurrence de plusieurs problématiques de santé influence la vulnérabilité de ces populations ; LGBTQIphobie intériorisée, troubles de santé mentale, violences vécues dans la sphère intime, et expériences de traumas pendant l’enfance. Or, plusieurs conditions nuisent à l’implantation d’interventions basées sur le partage de données probantes : 1) les enquêtes périodiques permettant d’explorer les facteurs de vulnérabilité des minorités sexuelles et de genre sont peu nombreuses et rarement inclusives ; 2) aucune structure participative n’est à ce jour implantée et ne facilite le partage des connaissances produites entre le milieu universitaire et les associations œuvrant auprès de ces populations, ce qui serait favorable au renforcement des capacités des acteurs ; enfin, 3) si une approche de la prévention diversifiée fait aujourd’hui consensus, peu de travaux interrogent les stratégies de réduction des risques connues et mises en œuvre par les personnes autres que les HSH (ex. femmes qui ont des rapports sexuels avec des femmes (FSF), personnes trans ou non-binaires). S’appuyant sur un échantillon diversifié et, depuis 2018, inclusif, l’enquête quinquennale « le Net Gay Baromètre » (NGB) (initialement produite, en 2004, à l’intention des HSH) serait susceptible de combler certaines de ces lacunes. En effet, enrichie au fil de ses éditions, l’étude questionne la plupart des dimensions touchant aux modes de vie et à la santé des personnes LGBTQI+. Dans une logique de transfert des connaissances, elle pourrait mobiliser, en France en Belgique, des acteurs associatifs cherchant à conforter ou enrichir leurs interventions, dont celles visant à évaluer l’impact de la COVID-19. À ce propos, l’édition LGBTQI du Net Gay Baromètre 2021-2022, portée en France, en Belgique comme au Québec, s’est enrichie de nouvelles questions visant à évaluer l'impact de la COVID-19 sur : 1) son activité professionnelle, ses revenus, son contexte de vie et son lieu de résidence, 2) sa vie de couple, 3) l'usage du réseau Internet à des fins sociales ou de rencontres, 4) sa sexualité avec des partenaires réguliers ou occasionnels, 5) sa fréquentation des lieux de socialisation et de rencontres LGBTQI+, 6) sa consommation d'alcool ou 7) d'autres substances psychoactives, 8) le travail du sexe, 9) la réduction des risques appliquée à la COVID-19, 10) le stress ressenti en contexte COVID (c'est-à-dire en situation de confinement ou de distanciation sociale moins stricte) et enfin, 11) l'impact plus global de l’épidémie sur sa santé mentale. Le projet de recherche consiste donc, 1) à réviser l’ensemble des sujets abordés dans l’enquête avec les associations partenaires (travail mené en 2021), 2) à distribuer l’étude en France (sur les années 2021 et 2022), en Belgique et au Québec (en 2022-23), 3) à produire des analyses statistiques dégageant les principaux résultats et 4) permettant de cerner les besoins sous-populations auprès desquelles les associations interviennent. Il sera alors possible 1) d’engager un transfert des connaissances issues de cette édition auprès de nos partenaires, 2) de confronter nos résultats à leur perception, 3) de soutenir ou d'orienter leurs interventions, en particulier sur des problématiques émergentes. Plus précisément, ce travail sera donc susceptible de cerner l’intérêt d’inclure l’objet COVID-19 dans leurs actions de terrain, en particulier auprès de sous-groupes vulnérables : personnes vivant avec le VIH (PVVIH), travailleur·ses du sexe, personnes trans, chemsexers, seniors LGBTQI+, etc. Pour ce faire, notre équipe s’associe : 1) en Belgique à l’Observatoire du sida et des sexualités de l’Université libre de Bruxelles pour co-produire notre étude sur ce nouveau terrain et faciliter le transfert des connaissances auprès s’associations partenaires (EX ÆQUO, GENRES PLURIELS, TELS QUELS, O'YES, UTOPIA-BXL ET LA PLATEFORME PRÉVENTION SIDA) ; 2) en France avec le Laboratoire SESTIM – SANTERSOM ; les associations AIDES (pôle recherche communautaire et délégation régionale), SIDA INFO SERVICE (SIS-association) et ACCEPTESS-T, GREY-PRIDE ainsi que l'association ENIPSE ; 3) Au Québec, avec le département de prévention des ITSS du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec auquel notre équipe a souhaité confier le projet, faute de financement et de présence sur ce terrain, conséquemment au contexte pandémique. Ce rapport présente en annexe la liste des questions élaborées pour l'édition inclusive 2021-22 du Baromètre.
- LGBTQI+
- HSH hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
- VIH
- PVVIH
- Chemsex
- PrEP Prophylaxie Pré-Exposition
- Discrimination de genre
- Discrimination de sexe
- Diversité culturelle
- COVID-19 impact
- Santé sexuelle et reproductive
- Santé sexuelle
- Réduction des risques MSM
- Transfert des connaissances
- Populations clefs
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