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Mustapha El Hannani
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Inventaire et valorisation patrimoniale du patrimoine géologique et géomorphologique dans le contexte du Géoparc M’Goun (Maroc)
Toufik Aïtomar, Aude Nuscia Taïbi, Mustapha El Hannani, Yahia El Khalki, Hanane Reddad. Inventaire et valorisation patrimoniale du patrimoine géologique et géomorphologique dans le contexte du Géoparc M’Goun (Maroc). 5e colloque de l’Association francophone de Géographie physique (AFGP), Géographie Physique et Société: des risques naturels au géopatrimoine », 2018, Coimbra, Portugal. ⟨hal-01945192⟩
La région Tadla-Azilal (Maroc) est riche d’un patrimoine géologique et géomorphologique qui explique le classement au niveau national puis international d’une partie de cette région en Géoparc M’Goun par l’UNESCO en 2014 qui vise à la protection et la mise en valeur du patrimoine, le développement du géotourisme et la promotion du développement durable dans la région.
Ce patrimoine géologique et géomorphologique particulier pour son intérêt scientifique, pour sa rareté ou encore sa valeur pédagogique, complété par des sites de valeur écologique, archéologique, historique ou autres (Portal 2012), est le témoin de l’histoire de la Terre et de la vie ainsi que de l’évolution des paysages (géotopes). Ce patrimoine naturel, est associé également à un patrimoine culturel diversifié, matériel (Ksour, greniers...) et immatériel (coutumes, moussems...).
Si ces paysages géomorphologiques et géologiques sont caractérisés par des valeurs géoécologiques intrinsèques, c’est aussi le processus de perception et représentation de ces formes et formations qui leur donne une valeur esthétique, mais aussi culturelle, religieuse et historique, ainsi qu’économique (Reynard et Pralong 2004).
Les méthodes d’inventaire et d’évaluation de ce patrimoine s’appuient sur des critères permettant de calculer la valeur des géotopes. Il s’agit de sélectionner les aspects du paysage qui, plus que d'autres, ont besoin d'être identifiés, connus et sauvegardés, puis de définir la valeur intrinsèque et classer hiérarchiquement chaque élément retenu. Cinq valeurs différentes combinées sont caractérisées. La valeur géoscientifique, valeur centrale, est la plus importante. Un paysage géomorphologique et géologique est le témoin de l’histoire de la Terre et en recèle des traces plus ou moins visibles liées à l’histoire géologique des roches et paléogéographique, à l’histoire tectonique et l’histoire géomorphologique des formes de relief, à différents pas temps. S’y ajoutent des valeurs additionnelles dont le poids varie selon l’objectif de l’évaluation. La valeur écologique se réfère aux relations étroites qui s’établissent entre les différents éléments biophysiques d’un géotope (biotope et biocénose). Le géotope peut prendre une valeur esthétique ou scénique à travers sa « beauté » ou son caractère spectaculaire. Il peut être chargé de valeurs symboliques lui conférant une valeur culturelle, religieuse et/ou historique (vestiges archéologiques, lieux de culte …). Enfin, selon les usages, le géotope peut être une ressource économique, notamment par l’activité touristique ou extractive (carrières, …).
Cependant, ces méthodes d’inventaire et d’évaluation de ce patrimoine ont été développées en Europe ces dernières années (Grandgirard 1997 et 1999 ; Reynard et al 2007, 2015). Or les contextes sociaux, économiques et culturels du Maroc impliquent de les adapter en fonction des spécificités de la montagne marocaine, ne serait-ce que parce que ce patrimoine est plus ou moins approprié par les acteurs de ces territoires (habitants, gestionnaires, visiteurs) et car sa valorisation géotouristique est prévue dans le cadre du Géoparc. Il s’agit aussi de rendre compte de l'importance des interactions entre ces acteurs et leur environnement, de leur perception de ce patrimoine paysager, et de leur rôle dans l’évolution des paysages associés à ces structures géologiques et géomorphologiques et dans la construction sociale.