Du au
Porteur : Université Gustave Eiffel
Laboratoire : Lab'Urba
Financement : ANR

Ce projet contribue fortement au champ de recherche sur les risques, les vulnérabilités et la résilience de l’organisation de l’après-crise et du redémarrage du territoire. La prise en compte du risque ne porte aujourd’hui plus simplement sur la prise en compte du binôme aléa/vulnérabilité, mais également sur l’intégration des “enjeux de la gestion de crise” (Sierra, 2007 ; D’Ercole et Metzger, 2009). Les déchets post-catastrophe constituent l’un de ces enjeux, dont l’absence de prise en compte contraint fortement le retour à une situation considérée comme normale. Il ressort des retours d’expérience internationaux que, dans certains cas, les collectivités après des évènements exceptionnels tirent des enseignements qui améliorent à terme la gestion des déchets de routine (multiplication des centres de tri, recyclage des gravats, sensibilisation du public). Il convient dans ce domaine de rechercher à moyen terme, après l’évènement exceptionnel, non pas un retour à la normale mais à une amélioration des pratiques. Les recherches sur les impacts induits par des catastrophes se sont longtemps focalisées sur l’évaluation de leur coût économique.

Les enjeux liés aux phases de reconstruction et de redémarrage économiques, sociaux des territoires sont encore peu pris en compte. En ce sens, il participe également au champ de recherche sur la résilience des systèmes urbains, le service de gestion des déchets étant un service au coeur du fonctionnement des systèmes urbains. La complexité croissante des systèmes urbains (Barroca et al., 2013), contraint à une prise en compte systémique des espaces urbains. Les déchets, sans constituer un point focal de l’urgence lors des catastrophes, interagissent avec l’ensemble des ressources, venant contraindre la résilience de l’ensemble du système. Il s’inscrit ainsi pleinement dans l’axe thématique “gestion et accompagnement de la récupération” mis en évidence dans l’appel à projets.

Il vise aussi à fédérer un réseau de chercheurs travaillant sur fonctionnement du service de gestion des déchets en période de crise. Cette question est très peu étudiée en France dans le milieu académique. En 2009, des travaux de recherche ont été menés sur ce sujet dans le cadre d’une thèse (Beraud, 2013) et d’un projet de recherche sur l’estimation du gisement de déchets post inondation (projet Mécadépi2). Ces travaux sur l’estimation du gisement des déchets post inondation ont été repris dans deux guides opérationnels3. Dans la continuité de ces premiers travaux, un projet de recherche PEPS a été porté sur les aspects d’optimisation de la collecte des déchets et sur le développement d'une extension SIG permettant d'implémenter facilement les estimations permises par la méthode Mécadépi (Lhomme et al., 2016), et une mission de recherche a été menée à Haïti à la suite du tremblement de terre de 2010 par un chercheur du laboratoire ESO UMR 6590 (Durand et al., 2015 ; Popescu et al., 2015), dans le cadre d’un programme de l’IRD et de la Commission Européenne. A ce réseau d’acteurs, le projet associe l’association Robin des Bois qui porte la question des déchets post catastrophe depuis de nombreuses années en France. Elle a réalisé plusieurs retours d’expérience sur le sujet (Robin des Bois, 2010 ; Robin des Bois, 2016).

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