Nicolas Raimbault
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Au-delà du secteur de l’industrie, les activités de production englobent également un large panel d’emplois issus des services imbriqués dans les secteurs de la logistique, du commerce (grande distribution, commerce de gros, e-commerce), de l’artisanat ou encore des plateformes numériques. Ces activités, parfois récentes, sont souvent mal connues et reposent en grande partie sur des emplois peu qualifiés, ceux-là mêmes apparus comme « travailleurs essentiels » pendant la crise du COVID-19. Les catégories agrégées d’« ouvrier », d’« employé » ou d’« indépendant » de la statistique publique sont insatisfaisantes pour les identifier. Le travail évolue, brouillant les frontières entre les secteurs.
- Le projet Subwork analysera la structure et la géographie des « emplois de production » en incluant les nouveaux services (plateformes numériques, e-commerce) et apportera un regard neuf sur les fabriques et le design urbain des espaces de production. L’objectif est de montrer comment les modalités de production et de transformation des espaces de production contribuent à structurer les lieux de travail des classes populaires.
- Tout d’abord, le projet mettra à jour la géographie des emplois de production au sein des aires urbaines de Paris et de Nantes. Depuis les zones denses dont ils sont chassés sous l’effet de la pression urbaine ou de la gentrification, mais dans lesquels ils reviennent intégrés à des projets urbains, jusqu’aux fronts d’urbanisation, où on les retrouve dans les zones d’activités économiques, ces espaces de production structurent différents visages de la banlieue.
- Ensuite, au travers des quatre études de cas, le projet mettra en lumière les enjeux d’urbanisme et les mécanismes de production urbaine des espaces de production, en s’appuyant notamment sur le cas emblématique la logistique urbaine. Ces terrains questionnent également les formes de renouvellement des banlieues.
- Enfin, le projet mettra en évidence le redéploiement spatial des centralités populaires découlant des transformations des espaces de production dans les différentes configurations des banlieues de Paris et de Nantes.
Le projet articulera trois échelles spatiales : une analyse statistique diachronique de la dynamique de ces emplois à l’échelle nationale tout d’abord, une analyse spatiale des lieux de travail et de résidence de ces travailleurs à l’échelle des aires urbaines de Paris et de Nantes ensuite.
Par rapport à l’échelle nationale, cette échelle intermédiaire permettra de comparer deux configurations urbaines contrastées : celle d’une ville globale et celle d’une capitale régionale parmi les plus dynamiques démographiquement. Au sein de ces deux aires urbaines, quatre études de cas seront réalisées.
Trois figures de la banlieue parisienne seront comparées : Aubervilliers (93), Aulnay-sous-Bois (93) et Sénart (77). En miroir, une étude de cas nantaise est proposée : les implications, pour le bassin d’emplois, du déplacement du Marché d’Intérêt Nationale (MIN) depuis l’île de Nantes vers le front d’agglomération le long du périphérique.
Références bibliographiques
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