Cette habilitation à diriger des recherches se compose d’un volume inédit, intitulé « Géographies de la santé en migration. Écrire, lire et dire les ‘parcours de vie, histoires de soins’ » (198 p.), d’un volume retraçant le curriculum vitae assorti d’un recueil de publications (345 p.) et du texte de la lecture-spectacle « Migrations : parcours de vie, histoires de soins » créée en 2021.
Le volume consacré au curriculum vitae permet de retracer les principaux jalons et enjeux théoriques et méthodologiques développés depuis la thèse (2005), dans le champ de la géographie, de la sociologie, et à la croisée de la santé publique. Il revient aussi sur les expériences collectives (coordination de programmes de recherche, investissements dans les représentations de collectifs) afin de dessiner les traits entre l’individuel et le commun qui animent l’enseignement supérieur et la recherche.
Le volume inédit propose un fil de réflexion autour des écritures scientifiques, notamment celles qui permettent de comprendre et connaître les expériences personnelles des parcours de soins, en particulier pour les personnes les plus à risque d’en être exclues, comme les personnes migrantes. En miroir, sont analysées les conditions et expériences de travail des professionnel·les et bénévoles qui prennent en soin des personnes migrantes dans leur pratique quotidienne. A plusieurs endroits, ce volume mobilise les héritages et épistémologies des lectures proposées par les sciences sociales sur la santé et les migrations, mais aussi sur le corps, les expériences intimes des émotions et du sensible afin de réfléchir aux moyens d’entrer dans l’action pour s’engager, à hauteur humaine, avec les outils que l’on connaît mais aussi avec ceux que l’on peut créer, notamment avec des artistes. L’interface avec les artistes est au cœur de ce volume, en ce qu’elle permet de renouveler les écritures scientifiques et ainsi mieux imprimer des dimensions émotionnelles dans nos réflexions. En optant pour la création et la mise en scène d’une lecture théâtralisée des entretiens recueillis dans le programme MIGSAN, le travail déploie un nouveau geste de métier, dédié à faire surgir, telles qu’elles existent dans les mots, les interactions entre soignant·es et soigné·es, à entrer de façon concrète dans les mondes sociaux des malades, pour, in fine, faire se déplacer la parole (via la forme d’ « aller vers » du spectacle), pour croiser les regards et décloisonner les savoirs.