Du au soutenance le :
Affiliation : Université Rennes 2
École doctorale :
Financement : CIFRE

Face à l’émergence de la notion de développement durable depuis une dizaine d’années, les espaces urbains, disposant d’un large panel de potentiels locaux pour répondre aux défis globaux, se sont peu à peu responsabilisés et mobilisés pour réduire leurs besoins énergétiques et leurs émissions de CO2, sur le court, moyen et long terme (Mor, 2011), en s’orientant vers la maîtrise de l’énergie et l’usage d’énergies sobres et renouvelables. Depuis la fin des années 1960, des systèmes alternatifs, « small technical systems », se multiplient en Europe, bousculant l’ordre énergétique traditionnel des grands réseaux de service (Lopez, Bouton, 2015), et se développent autour d’un nouveau vocable lié à la notion d’infrastructures de petites échelles, hors réseau ou post-réseau (Coutard et Rutherford, 2015). Leur principale spécificité est la relocalisation de l’énergie, de l’utilisation des ressources locales à la distribution. Pour répondre à cette nouvelle problématique urbaine, les institutions publiques, en particulier en France, ont adopté un nouvel agenda politique, intégrant de manière progressive les objectifs environnementaux. L’énergie devient un enjeu politique pour le développement des territoires. Les mutations du système énergétique ainsi que la croissance du nombre de projets énergétiques renouvelables locaux dévoilent une mutation des acteurs territoriaux et l’apparition de systèmes de gouvernance de l’énergie et surtout la résurgence de l’échelle locale, que la recherche tente de comprendre et d’interroger.

À travers cette thèse, nous nous intéressons à la relation entre l’implantation de projets de production d’énergie renouvelable et l’aménagement du territoire en saisissant l’énergie comme un activateur spatial de processus sociaux et politiques, et en éclaircissant les dynamiques politiques, sociales et spatiales des territoires sous condition énergétique. Ce travail de thèse souhaite apporter un éclairage sur les mutations des territoires pour tirer des enseignements sur la relation énergie – gouvernance – urbanisme.

Nos recherches sont alimentées par une expérience immersive au sein d’un syndicat de traitement de déchets, Kerval Centre Armor (structure hébergeante de la thèse CIFRE), situé sur le territoire de la baie de Saint-Brieuc, dont l’attente institutionnelle est de définir une stratégie de développement local, tant sur le plan de la gouvernance énergétique que de l’aménagement du territoire, permettant d’utiliser et d’auto-consommer leurs ressources énergétiques territoriales alors qu’émergent plusieurs projets énergétiques forts (le parc éolien offshore et le projet de valorisation des déchets et de création de combustibles solides de récupérations (CSR) issus de plastiques non recyclables et de bois de classe B provenant de déchetterie).

Notre réflexion se scinde en deux questionnements pensés sous la notion intégratrice de la territorialisation de la question énergétique ; dans un premier temps, celui la gouvernance énergétique qui s’intéresse aux nouveaux processus de gouvernance et aux problématiques de développement local, qui est articulé avec une approche spatiale et urbanistique abordée entre autres via l’analyse des stratégies de planification ou de la morphologie urbaine face aux défis actuels de l’urbanisation dans un contexte de transition énergétique.


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