Du au soutenance le :
Discipline : Géographie
Affiliation : Nantes Université
École doctorale :
Financement : Région Pays de la Loire

Les espaces ruraux et périurbains se trouvent fréquemment réifiés, que ce soit en une figure esthétique ou passablement disqualifiée – de la « France qui perd » à la « France périphérique ». Cette thèse entend rappeler les différenciations internes à ces espaces, en ayant recours à une notion des plus usitées en sciences sociales : la ségrégation. De fait, elle interroge d’abord l’ancrage de ce concept dans les espaces urbains, rendu systématique et quasi-exclusif par les études en sciences humaines. La ségrégation est ensuite définie en s’inspirant d’une grille de lecture « structuraliste-constructiviste » : à la manière dont certains sociologues interrogent la légitimité culturelle, le questionnement s’oriente vers la définition des « quartiers » ruraux les plus valorisés. Deux approches méthodologiques sont mobilisées pour distinguer des quartiers ruraux selon leur valeur sociale. La première est qualitative : elle interroge les relations entre, d’une part, des types de localisations rurales et, d’autre part, des propriétés ou des valeurs sociales. Les données qualitatives exploitées permettent de reconstituer des mailles d’analyse très fines – comme le lotissement pavillonnaire, les maisons isolées. La thèse explore des bases de données foncières dont la finalité est initialement fiscale (bases MAJIC et DVF de la DGFiP) et qui renseignent toutes les parcelles cadastrales du département vendéen. La deuxième approche, qualitative, resitue les localisations résidentielles dans des trajectoires individuelles et des registres de légitimation. Elle s’appuie sur 73 entretiens chez l’habitant, menés dans une commune vendéenne de 366 logements et 603 habitants en 2014.

Rural areas are often reified : they appear sometimes aesthetic, disqualified. Talking about segregation would emphasize the inner differences of these spaces. First, I question how the link between segregation and urban places has become nearly exclusive and organic. Then, I define the concept using a “structuralist-constructivist” reading. As sociologists question the legitimate culture, I try to specify which neighborhoods are more likely to be valued. Two methodological approaches are employed. The first one is quantitative : I use databases about land ownership and housesales in Vendee, to associate some neighborhoods with unequal social values. The second is qualitative : I deal with 80 interviews achieved in a Vendeen borough of 603 inhabitants and 300 housings, in order to confront legitimation records with trajectories and residential locations.


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