Au Sénégal, l'espace public se caractérise par des interactions entre le spirituel, l'art et l'individu. Ainsi, la dimension spatiale des pratiques spirituelles issues de l’islam et celles pré-islamique fait partie intégrante des paysages, mais aussi de l’organisation sociale et parfois politique des territoires. De plus, les marqueurs spirituels et religieux visibles dans l’espace public contribuent au processus d’identification et d’attachement territorial. Souvent liés à des pratiques issues du domaine artistique telles que le graffiti, la peinture, la musique, etc. ces marqueurs nous renseignent sur les groupes sociaux en présence. Cette recherche se concentre sur le village de Ngor situé dans la capitale sénégalaise qui depuis plusieurs décennies s’inscrit dans une dynamique de globalisation des villes. À travers l’analyse et l’utilisation des pratiques artistiques, cette thèse explore les enjeux du rapport spirituel au territoire dans les stratégies d’occupation et de gouvernance des espaces publics.
Dans un premier temps, la pratique artistique est considérée comme un axe de recherche. Il s’agit de référencer la présence visible de marqueur artistique et spirituel dans l’espace public puis d’en comprendre le sens, l’intention et la réception par les habitant.e.s. Ensuite, elle est aussi utilisée comme un outil méthodologique. À travers plusieurs ateliers de recherche-création des habitant.e.s du village de Ngor sont amené.e.s à exposer les représentations, questionnements et enjeux que soulève selon elles et eux le rapport spirituel au territoire.
Enfin, il s’agit d’analyser la réception de ces productions auprès des autres habitant.e.s, des acteur.ice.s gouvernant.e.s mais aussi des acteur.ice.s extérieur au village. La finalité de cette recherche a pour but de comprendre la place du spirituel dans la gouvernance locale aujourd’hui.