C’est à une objectivation approfondie du rôle de l’appartenance identitaire des Somali dans leur rapport à l’urbanité, à la spatialité, à l’Etat moderne et à son inscription urbaine et territoriale que voudrait s’essayer la présente étude. L’analyse nous permettra de mettre en lumière les diverses représentations de l’appartenance clanique dans les différentes composantes somali de ces territoires et de leur rapport aux pouvoirs. Il est question de faire ressortir les lieux, les modes d’organisations sociales et les diverses médiations institutionnelles de la crise du rapport au pouvoir dans toutes ses déclinaisons au sein des institutions étatiques modernes et des pouvoirs traditionnelles issus des chefferies locales. La conviction qui guide notre démarche est bien que ces territoires sont en pleine mutation avec leurs lots des populations paupérisées et d’exclus, et que des espoirs subsistent dans ce chaos souvent décrit par les médias. Cette démarche ambitionne de jeter les jalons des nouvelles stratégies de description et d’interprétation des perceptions des réalités locales dans les villes du monde somali de la Corne et sous des angles différents des discours traditionnels. Tout notre effort portera sur des investigations collées à la réalité locale avec un intérêt particulier pour une démarche de géographie sociale tenant compte des interactions sociales, du rôle des identités plurielles, individuelles et collectives, dans l’appropriation des espaces urbains et de la territorialisation sociale dans les spatialités différenciées. Nous avons construit la réflexion à partir d’un postulat principal selon lequel l’appartenance identitaire joue un rôle primordial dans les rapports aux pouvoirs et dans la pratique sociale et est responsable des effets socio-spatiaux multiscalaires bien que ressentis différemment selon les disparités territoriales existantes entre les pays de résidence des Somali. Trois hypothèses ont permis de socle aux trois axes problématiques de cette synthèse.