La forme et l'usage. À propos de la disparition de la mer de sable (parc André-Malraux, Nanterre)
Fanny Romain, Sonia Keravel, Denis Delbaere. La forme et l'usage. À propos de la disparition de la mer de sable (parc André-Malraux, Nanterre). Les Carnets du paysage, 2021, Jacques Simon, agitateur du paysage, 38, pp.130-143. ⟨hal-04625012⟩
En septembre 2019, la revue banC publiC publiait sous la plume de Sonia Keravel et de Fanny Romain une critique de la rénovation récente de la principale aire de jeu du parc André-Malraux, conçu par Jacques Sgard à Nanterre dans les années 1970. La publication de cet article a suscité plusieurs réactions. Dans un premier temps, le maître d’ouvrage de l’opération de rénovation, le département des Hauts-de-Seine, que les autrices de l’article avaient pourtant interrogé préalablement, a fait part à la rédaction de la revue de son désaccord sur l’analyse faite des conditions de cette rénovation, faisant notamment valoir que Jacques Sgard était régulièrement informé par ses services de l’évolution du parc, en sorte que rien ne s’était fait sans son accord, voire son avis. Interrogé par la rédaction de banC publiC, le paysagiste a affirmé n’avoir jamais été contacté par les services du Conseil départemental, ce qu’ils ont alors admis. Cette polémique a eu une issue positive, une réunion dans les bureaux du Conseil départemental le 22 janvier 2020, associant les autrices de l’article, Jacques Sgard et les chargés de mission concernés. La Direction départementale des espaces verts a alors exprimé son intérêt pour une reprise des échanges avec Jacques Sgard. Elle souhaite consolider les fonds documentaires qui servent au suivi du parc et intégrer les remarques du concepteur sur le plan de gestion paysager programmé pour les cinq années à venir. Elle a également proposé d’associer le paysagiste à la célébration de l’anniversaire des quarante ans du parc André-Malraux qui s’est tenue en septembre 2020. Tous ces rebondissements ont au moins deux mérites. Le premier, c’est de démontrer que la critique peut et doit encore et toujours jouer son rôle d’observatrice de la vie des espaces publics, pour que leur planification, leur aménagement et leur gestion gagnent en cohérence et en intelligence collective. Le second, c’est qu’ils nous apprennent que la question de la continuité d’une démarche de conception, dans le cas des espaces publics, est un sujet sensible. De fait, elle soulève de nombreuses questions que cet article ambitionne d’identifier, sans prétendre les épuiser ni les instruire substantiellement.