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Vers une nouvelle perception de l’espace public : Le cas du quartier Sghir de la ville de Bejaia.
La ville est un ensemble complexe de phénomènes faisant la spécialité de plusieurs domaines. Cependant, les études des caractéristiques spatiales des villes restent fortement négligées par faute de méthodes adéquates à l’expérimentation de ce sujet. L’espace public, caractérisant tout milieu urbain auquel il confère son identité et lieu privilégié de sociabilité, se retrouve au cœur des débats sur les villes. Les recherches menées, sur tout depuis le début des années 50, ont démontré que l’essentiel des malaises sociaux proviennent de l’espace public. Un constat généralisé, affectant essentiellement les villes dites modernes submergées de grands ensembles. Un concept qui n’échappe pas à notre pays, qui s’avère être l’un des pays les plus constructeurs de logements sociaux au monde, avec la pérennisation du modèle des grands ensembles largement reproduit dans les divers projets de logements, dont le plus fameux est celui des ZUHN des années 70. Néanmoins, les gènes ressortant de ce type d’urbanisme ont aussitôt engendré de nouvelles stratégies de logement. Avec la diversification des formules d’aide et l’intégration du secteur privé, l’encouragement à l’élaboration de nouvelles formes d’espaces public dans les quartiers d’habitat, l’intégration des RDC de services et la préconisation des façades sur rue. Toutes ces initiatives ont comme ligne de mire d’éviter la reproduction du chaos des grands ensembles. Dans cet essai, nous allons donc tester le bon fondement de cette nouvelle théorie d’élaboration de quartiers d’habitat, en étudiant les corrélations entre morphologie urbaine et la perception de l’espace. Car cette dernière est le sens prioritaire qui influence le jugement et le comportement de l’usager. Nous nous basons sur la syntaxe spatiale qui est un outil de modélisation de l’espace à des échelles multiples, dont le principe de fonctionnement consiste à mettre en relation et à démontrer l’influence directe de la configuration spatiale d’un espace urbain, la disposition des différents accès ainsi que des services, sur sa fréquentation piétonne et mécanique, l’orientation et le choix des parcours ainsi que sur le sentiment de sécurité. La présente recherche se base sur le quartier Sghir situé au nouveau centre-ville de la ville de Bejaia. Il est caractérisé par sa forte dynamique urbaine et son attractivité, par la pluralité des formules et de types d’habitat et de formes urbaines. L’analyse est réalisée par diverses simulations graphiques par le logiciel DepthMap©, en nous appuyant sur la carte du quartier cas d’étude, appuyé par une enquête sociale afin de confirmer les résultats. Cette investigation démontre que le jugement qu’une ville est conviviale et sécurisée, est directement lié à différentes notions impliquant une influence directe de la forme sur l’usager. Ce dernier, en pratiquant son espace, est guidé par la configuration spatiale de l’espace public, la disposition des accès et des services existants et essentiellement par la perception visuelle de l’individu. Ces paramètres de configuration spatiale conditionnent les patrons de déplacements qui sont dictés par l’ ‘affordance’ de l’espace d’un côté, et d’un autre par un sentiment subjectif de sécurité renforcé par l’inter visibilité des espaces publics et l’ouverture des champs visuels.
The city is a complex set of phenomena that are the speciality of several fields. However, studies of the spatial characteristics of cities remain largely neglected due to a lack of appropriate methods for experimenting with this subject. Public space, which characterises all urban environments and gives them their identity, is a privileged place for social interaction, and is at the heart of debates on cities. Research conducted since the early 1950s has shown that most social unrest stems from the public space. This is a widespread observation, essentially affecting so-called modern cities overrun with large housing estates. A concept that has not escaped our country, which is proving to be one of the world's biggest builders of social housing, with the perpetuation of the model of large housing estates widely reproduced in various housing projects, the most famous of which is that of the ZUHNs of the 1970s. However, the genes inherent in this type of urban planning immediately gave rise to new housing strategies. With the diversification of aid formulas and the integration of the private sector, encouragement for the development of new forms of public space in housing areas, the integration of service RDCs and the recommendation of street frontages. The aim of all these initiatives is to avoid reproducing the chaos of large housing estates. In this essay, we are going to test the soundness of this new theory of neighbourhood design by studying the correlations between urban morphology and the perception of space. The latter is the primary sense that influences the user's judgement and behaviour. Our approach is based on spatial syntax, which is a tool for modelling space at multiple scales. Its operating principle is to relate and demonstrate the direct influence of the spatial configuration of an urban space, the layout of the various access points and services, on pedestrian and mechanical traffic, the orientation and choice of routes, and the feeling of safety.
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