Une analyse de géographie sociale des contextes locaux : l'exemple de la Normandie

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Les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) sont des dispositifs d’hébergement à destination des exilés transitant en France. Ils ont été créés lors du démantèlement de Calais (octobre 2016) pour permettre la mise à l’abri de ces personnes et pour leur proposer un premier suivi administratif et sanitaire. Mais ces centres d’accueil ne sont pas seulement un dispositif d’action sociale. Ils représentent également la néolibéralisation du travail social et sont des lieux où les exilés peuvent être contrôlés et triés dans le but de répondre aux mesures migratoires des Etats européens. Cette thèse vise ainsi à questionner les conséquences de la rencontre des champs de l’action sociale et des politiques publiques sur les bénéficiaires du dispositif et sur les communes d’accueil. Car là aussi les CAO sont des lieux singuliers. Depuis les années 2010, les gouvernements français successifs tendent vers la répartition des exilés entre les régions afin de répartir « la charge » entre les départements pour « désengorger » l’Ile-de-France, polarisante dans les parcours des émigrés. C’est ainsi que les CAO ont été mis en place de façon habituelle dans les grandes villes, mais aussi dans des espaces peu denses (petites villes et espaces ruraux) auprès de populations locales qui n’avaient parfois jamais rencontré de personnes étrangères. L’arrivée d’exilés dans ces espaces n’est toutefois pas nouvelle : de nombreux maires avaient déjà accueillis sur leurs communes des personnes étrangères, et des centres d’accueil (CADA) ont également pu être créés dans ce type de communes. Néanmoins les CAO ont permis une répartition de grande ampleur des exilés dans ces espaces, qui a ainsi donné l’occasion à l’Etat d’assurer et de pérenniser la dispersion des exilés hors des grandes villes. Ces arrivées ont changé les dynamiques sociales des espaces d’accueil.

Reception and Orientation Centers (CAO) are accommodation schemes for exiles in transit in France. They were created during the dismantling of Calais (October 2016) to provide shelter for these people and to offer them initial administrative and health monitoring. But these reception centers are not only a social action measure. They also represent the neoliberalization of social work and are places where exiles can be controlled and sorted in order to respond to the migration measures of European states. This thesis aims to question the consequences of the meeting of the fields of social action and public policies on the beneficiaries of the scheme and on the host municipalities. Here again, CAOs are unique places. Since the 2010s, successive French governments have tended to distribute exiles among the regions in order to spread the "burden" among the counties and "relieve" the Ile-de-France, which is a focal point in the migrants' journeys. This is how CAOs were usually created in large cities, but also in sparsely populated areas (small towns and rural areas) with local populations who had sometimes never met foreigners. However, the arrival of exiles in these areas is not new: many mayors had already welcomed foreigners in their municipalities, and reception centers (CADA) had also been created in this type of municipality. However, the CAOs have enabled a large-scale distribution of exiles in these areas, which has given the state the opportunity to ensure and perpetuate the dispersion of exiles outside the major cities. These arrivals have changed the social dynamics of the hosting spaces.


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