L’usage du territoire et l’exploitation des ressources marines et sous-marines n’ont cessé́ de s’intensifier au cours du 20ème siècle. Dans un contexte où ces espaces sont de plus en plus disputés, l’urgence d’une gestion durable des fonds sous-marins est une évidence, mais les notions de patrimoines naturel et culturel, ou de paysage sous-marin, peinent à s’ancrer dans les pratiques comme dans les imaginaires.
Cette thèse, qui présente un caractère résolument interdisciplinaire (entre géographie et études cinématographiques), se consacrera aux représentations cinématographiques des grands fonds océaniques, dont l'une des particularités est que la masse d’eau, comme les fonds eux-mêmes, ont été incomplètement explorés, sont quasiment inatteignables pour le commun des mortels, et donc difficiles à « faire voir » (ou entendre). Ils demeurent pour nos sociétés des paysages flous, dont la construction est puissamment tributaire des imaginaires culturels comme des apports scientifiques et des médiations technologiques.
C'est ce lien entre investigation scientifique et élaborations imaginaires que cette thèse ambitionne d'étudier par l’analyse des constructions et des circulations des représentations des paysages sous- marins via le puissant média de diffusion qu’est le cinéma, tout en s'interrogeant sur leurs modalités de mise en œuvre technologique, leurs implications culturelles et leurs enjeux esthétiques. Dans cette optique, le corpus étudié est ouvert à des supports variés : documentaires et fictions, sources amateurs, scientifiques ou professionnels du cinéma.