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Béatrice von Hirschhausen
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Nora Mareï
Jean-Baptiste Bahers
Jean-Baptiste Bahers
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Marie-Pierre Bal
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Sabine Bognon
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Serge Briffaud
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Romeo Carabelli
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Danièle Dattas
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Eric Daudé
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Virginie Detournay
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Patricia Lejoux
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Jean-Baptiste Bahers
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Rapport de conjoncture 2025 - Section 39 Espaces, territoires, sociétés
Béatrice von Hirschhausen, Nora Marei, Jean-Baptiste Bahers, Marie-Pierre Bal, Sabine Bognon, et al.. Rapport de conjoncture 2025 - Section 39 Espaces, territoires, sociétés. Cnrs. 2025. ⟨halshs-05233708⟩
La communauté scientifique de la section 39 étudie la dimension spatiale des phénomènes sociaux. Elle éclaire ainsi réciproquement l'organisation, le fonctionnement et l'évolution des territoires en prenant en compte la complexité de l'inscription des sociétés dans leurs environnements à différents niveaux géographiques. Le rapport est organisé en deux parties. Il s'intéresse (1) aux structures et personnels de recherche. 76 unités relèvent à titre principal ou secondaire de la section auxquelles sont rattachés près de 3000 personnels statutaires (dont, pour le CNRS, 317 chercheur.e.s et 313 personnels d'appui à la recherche) et environ 2600 personnels non permanents. Ces derniers, très majoritaires au sein des personnels d'enseignement-recherche parmi les 30-40 ans, continuent de représenter 40% des emplois parmi les 40-44 ans. La pyramide des âges inversée des personnels d'appuis à la recherche atteste de l'affaissement des recrutements au cours des 20 dernières années et du vieillissement important des corps d'ingénieur.e.s et de technicien.ne.s. 160 chercheurs et chercheuses relèvent directement de la section 39, la plus féminisée du CNRS (à 49%). Entre 2018 et 2023, 21 chargé.e.s de recherche de classe normale ont été recruté dans une tendance générale à la baisse. Les conditions d'exercice dans les laboratoires de la section sont marquées par l'importance désormais généralisée des financements sur projets. Les résultats de l'enquête conduite au sein de la communauté de la section pour saisir les conditions de recherches (184 réponses reçues) donne à voir l'inflation du temps d'administration et de gestion de projet qui vient entraver le temps consacré aux recherches et à sa valorisation notamment en raison de la réduction sensible des personnels d'appui. La sensibilité aux inégalités de genre et à la prise en compte du handicap au travail est largement partagée en dépit de la difficulté des institutions de tutelles à les prendre pleinement en charge.
Le rapport dresse (2) un état des thématiques et approches qui animent la section. Une analyse des axes affichés par les UMR permet de décrire les champs d'étude des laboratoires autour de clusters thématiques : sociétés / environnement ; fabrique urbaine ; villes / espaces de vie ; territoire / frontières / pouvoirs ; politiques publiques / emplois / durabilités. L'analyse des titres des thèses donne des indications sur les différents sous-champs des recherches les plus actuelles. L'enquête conduite auprès de la section confirme la longue habitude de travail sur des terrains multiples en jouant de logiques d'analyse multiscalaires. On constate un certain recul des approche aréales en même temps qu'une tendance importante à croiser des terrains proches et lointains notamment à l'échelle de l'Europe et dans le cadre de coopération internationales. Le rapport signale toutefois des empêchements nouveaux liées à la fermeture ou à la difficulté d'accès de certains terrains à l'étranger. La section confirme son double ancrage dans les méthodes qualitatives (entretiens, observation, participation) et quantitatives (y compris la modélisation spatiale) et la grande fréquence des couplages quali-quanti ; on voit aussi grandir l'intérêt pour les valorisations alternatives des résultats de recherche, l'émergence de démarches au croisement de l'art et de la science, ainsi que la monté en puissance des préoccupations éthiques. Des niches méthodologiques apparaissent faisant un usage informé de l'IA. On repère aussi dans les réponses à l'enquête une diffusion croissante des pratiques de la science ouverte. Place est faite enfin dans le rapport aux vécus collectifs et individuels des périodes covid et post-covid dans la vie des laboratoires.
Le rapport souligne en conclusion l'importance et la vitalité des UMR qui font vivre la recherche dans les périmètres thématiques de la section 39. Ils constituent autant d'écosystèmes scientifiques locaux, interdisciplinaires, non hiérarchisés, essentiels à la formation et au déploiement de nouvelles questions de recherche d'envergure nationale et internationale.