Seuils, liminalité et inégalités d’accès aux espaces scolaires
Claire de Saint Martin, Jean-François Thémines. Seuils, liminalité et inégalités d’accès aux espaces scolaires. ISTE. Géographie et pédagogie Penser et inventer les espaces d'apprentissage, 3, pp.163-185, 2023, 978-1-78405-961-3. ⟨hal-04322534⟩
Il n’existe pas d’institution scolaire sans matérialité, notamment spatiale. Pour autant, ces limites spatiales ne marquent pas un espace étanche puisque les élèves peuvent sortir de l’école sur les temps de scolarisation. De même, à l’intérieur de l’école existent différents cloisonnements spatiaux. Les élèves y sont mobiles en fonction des activités qui rythment leurs journées. En organisant l’espace et le fonctionnement de l’école, ces limites participent à l’organisation des rapports sociaux entre les différents acteurs en lien avec l’institution scolaire. Qu’en disent-elles ? Leur porosité nous conduit à les examiner à l’aune d’un concept géographique et anthropologique, la liminalité. Ce questionnement s’appuie sur deux cadres théoriques, la géographie sociale et l’analyse institutionnelle, mobilisés pour deux recherches différentes. L'une a été menée par des étudiantes en master MEEF Premier degré qui ont réalisé une monographie de l’école et de l’espace local où elles ont fait leur stage dans la région de Caen (Normandie). L'autre recherche a été menée avec des élèves de trois Classes pour l’inclusion scolaire (Clis) 1 de la région parisienne. Cependant, la photographie des espaces constitue une méthodologie commune à ces deux recherches et c’est sur elle que s'appuie l'analyse. Les limites spatiales mettent Ici en exergue une liminalité qui dévoile les rapports sociaux et participe à la production mais aussi à la réduction des inégalités sociales au sein de l’école.