Evolution des représentations contemporaines de la nature : apport des documents iconographiques
Le littoral, composé d’une nature très changeante, était historiquement considéré comme le « territoire du vide » (Corlay, 1995). Cependant, face à des changements d’usages récents, notamment le rapprochement des populations et activités humaines vers le rivage, ses paysages ont été profondément bouleversés. L'évolution de ces territoires est actuellement confrontée à cet enjeu entre la maîtrise des activités humaines (résidentielles, récréatives, professionnelles), la protection des nombreux espaces naturels présents et la gestion des risques associés. Cette communication s’insère dans un projet de thèse, débuté en Novembre 2018, qui vise à montrer en quoi l’approche par la géohistoire peut venir en appui à la gestion intégrée de zones humides littorales dans un contexte de changements (climat, usages, représentations, etc). L’objet d’étude correspond à des zones humides littorales ayant fait l’objet de changements d’usages : par le passé modifiées et aménagées par l’homme, elles sont maintenant reconnues et/ou protégées pour leur caractère naturel. Les zones humides, dont l’intérêt fonctionnel et patrimonial n’a fait qu’augmenter au cours de ces dernières années, sont particulièrement sensibles aux changements à venir. Par le passé zones de développement économique pour certaines, espaces insalubres pour d’autres, elles témoignent d’usages et perceptions ayant co-évolué avec les sociétés. Nous posons l'hypothèse que l’étude de ces changements, tant au niveau des représentations de ces espaces que des usages et aménagements présents, permet de mettre en évidence des leviers d’action pour les gestionnaires. Cette communication s’intéresse à l’analyse des apports de documents iconographiques pour retracer l’évolution des représentations de la nature (XXe-XXIe) à l’aide de deux études de cas de zones humides littorales du Finistère (marais de Mousterlin et étangs de Penfoulic). L’analyse de cartes postales (XXe siècle) et de photographies actuelles postées sur les réseaux sociaux a permis de mettre en évidence des changements de représentation de ces paysages. Les "natures" de ces sites, tout d’abord représentées comme des « natures domestiquées » au XXe siècle, évoluent et tendent à être montrées avec une représentation « écologique » au XXIe siècle ; avec la mise en avant de dynamiques naturelles (phénomènes marins, faune et flore, structures des formes littorales, etc.). Cette étude, pourrait permettre d’identifier des leviers d’actions utiles au projet des territoires actuels. En effet, la dynamique du paysage, peut parfois engendrer des conflits qui pourraient être évités grâce à la prise en compte de l'évolution de leur représentation par les usagers.