Du au soutenance le :
Affiliation : Université d'Angers
École doctorale :

Cette thèse en sociologie propose l’analyse d’un processus de mutations qui a pris forme au sein du secteur social et médico-social français : celui des personnels de statut cadre, salariés par les associations qui composent ce champ d’activité intégré à l’action publique. Si, en interne de ce secteur, les fonctions salariales d’encadrement ont été construites comme des prolongements des métiers sociaux, plusieurs éléments ont fait évoluer cette situation. Tandis que les luttes en faveur de l’obtention de statuts pour les cadres ont longtemps demeuré un moyen pour affermir la stabilité du travail social tout entier, elles se sont progressivement autonomisées des revendications portées par les professionnels de métier. Parallèlement, une nouvelle structure managériale s’est déployée, fondée sur une dissociation entre l’encadrement opérationnel du travail social et un nouveau management à distance préposé à la gestion de l’activité. Enfin, bien que les cadres du social soient longtemps restés attachés à des identités relativement proches de celles des travailleurs sociaux, de nouvelles subjectivités sont finalement apparues.Suivant l’hypothèse de ce travail, ces métamorphoses résultent d’un processus de désencastrement de ce secteur vis-à-vis de l’ancrage sociohistorique qui l’avait engendré. Initialement lié au « traitement social de la question sociale », le champ professionnel du social fait l’objet d’une réélaboration à l’aune d’une logique néolibérale immiscée au coeur de l’action publique. C’est au sein de cette transformation que s’inscrit la production d’un univers en soi, celui des cadres, en cours de déconnexion vis-à-vis du travail social.

This doctoral thesis in sociology aims to provide the analysis of a process of change that has taken shape in the French social and medico-social sector. More precisely, this analysis will focus on staff members with managerial status employed by public action associations that are part of this field of activity. Even though internally in this sector, managerial salary positions have been constructed as extensions of social professions, several elements have impacted this situation. Whereas the struggles to obtain status recognition for managers have long been a means to reinforce the stability of social work as a whole; they have progressively gained autonomy from demands made by social practitioners. Simultaneously, a new managerial structure has developed and was based on a dissociation between operational management of social work and a new remote management responsible for activity administration. Finally, although social executives have for a long time been linked to identities that are relatively close to those of social workers, new subjectivities have finally emerged. According to the hypothesis of this PhD study, these metamorphoses stem from the disembedding of this sector toward the socio-historical anchorage which had caused it. This professional field is inextricable linked to the “social treatment of the social question” and it is being reworked through a neoliberal logic at the very heart of public action. This is within this transformation that the production of a domain in itself—that of managers—is being disconnected from social work.


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