Les derniers dépôts de Benoît Carteron
Habiter un quartier périurbain pluriculturel. Katiramona-Nondoué (Dumbéa)
Benoît Carteron. Habiter un quartier périurbain pluriculturel. Katiramona-Nondoué (Dumbéa). Journal de la Société des Océanistes, 2018, La Kanaky-Nouvelle-Calédonie a rendez-vous avec l'histoire, 147, pp.441-456. ⟨halshs-04094109⟩
L’article aborde les sociabilités ordinaires dans un espace périurbain pluriculturel en lien avec l’appartenance au pays. Dans le contexte d’une commune loyaliste où la présence kanak avait été très tôt effacée, je retrace d’abord l’extension de l’habitat au sein du quartier de Katiramona-Nondoué à partir des années 1970. Une sociabilité familiale et de voisinage singularise cette partie nord de Dumbéa à l’interface de la brousse et de Nouméa. À travers leurs habitudes communes et la représentation d’eux-mêmes, les habitants, en majorité de condition modeste, font état d’une société locale unifiée par ses traits communs, même si l’investissement dans la vie de quartier contrecarre difficilement le cadre de groupes familiaux et culturels localisés. Si le sentiment d’appartenance au pays fait apparaître des choix de société opposés, il reflète en revanche cette proximité des groupes par la complexité des identités et la souplesse de leur affirmation, ce qui peut apparaître en dernier lieu comme une forme de distance envers les clivages politiques.
The article deals ordinary sociability in a multicultural peri-urban area in connection with the belonging to the country. In the context of a loyalist commune where the Kanak presence had been very soon erased, I first retrace the extension of the habitat within the district of KatiramonaNondoué from the 1970s. A familial and neighborly sociability distinguishes this northern part of Dumbéa at the interface between the Busch and Nouméa. Through their common habits and the representation of themselves, the inhabitants, mostly of modest condition, show a local society unified by its common features, even if the investment in the neighborhood life, hardly counteract localized family and cultural groups. If the sense of belonging to the country reveals opposing societal choices, it reflects this proximity of groups by the complexity of identities and the flexibility of their affirmation. Which may ultimately appear as a form of distance with political divisions.