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La mangrove du bas delta du fleuve Sénégal en Mauritanie. Caractérisation d’une dynamique progressive aux ressorts mal connus
Aude Nuscia Taïbi, Aziz Ballouche, Mohamed El Habib Barry. La mangrove du bas delta du fleuve Sénégal en Mauritanie. Caractérisation d’une dynamique progressive aux ressorts mal connus. Les zones humides de Madagascar, Centre National de Recherches en Environnement (CNRE) de Madagascar, Jun 2014, antsirabe, Madagascar. ⟨hal-01108353⟩
Le bas delta du fleuve Sénégal, érigé en Réserve de Biosphère Transfrontalière (RBTDS) entre la Mauritanie et le Sénégal depuis 2005, abrite différents écosystèmes de zones humides, dont la mangrove à Avicennia germinans (palétuvier blanc) et Rhizophora racemosa (palétuvier rouge) dominants. Que ce soit sur la rive mauritanienne (droite) ou sénégalaise (gauche) du fleuve Sénégal, cette mangrove, soumise à une longue exploitation humaine traditionnelle et parfois abusive, a aussi beaucoup souffert des conséquences de la sécheresse des années 70 et plus récemment de la construction du barrage de Diama sur le fleuve Sénégal en 1986, la privant durant plusieurs années d’apports en eau douce. Bien que située dans la zone d’influence directe d’une aire protégée, le Parc National du Diawling (PND), il y a très peu d’études, même partielles, sur la mangrove dans la partie mauritanienne. Elle est très peu prise en compte dans les plans de gestion du parc. Pourtant, elle sert fréquemment de marqueur de la régénération du milieu et de l’impact positif du Parc National du Diawling créé en 1991 sur les écosystèmes du bas delta du fleuve Sénégal. Le travail dont nous présentons ici les résultats, réalisé dans une double approche de sciences sociale et naturaliste, à partir de documents anciens, de photographies aériennes, de campagnes de terrain et d’enquêtes auprès des populations en 2005 et 2006, révèle, outre la constance de certaines pressions anthropiques, des signes de bonne santé de cette mangrove depuis quelques années. En effet, non seulement il y a une régénération naturelle qui s’opère sur certains sites (en particulier pour l’espèce Avicennia), mais on observe également des sites de mangrove totalement nouveaux. Cependant, les facteurs explicatifs de cette dynamique d’évolution restent incertains. Couplés à une gestion « passive », en partie liée à sa position dans la zone périphérique du PND et de transition de la RBTDS, ces constats indiquent la fragilité des processus de restauration et régénération.