Le changement global auquel nous sommes confrontés relève d’une transformation profonde des conditions d’habitabilité de la planète. Ses effets ne sont cependant pas les mêmes partout, obligeant chaque territoire à s’adapter en tenant compte de ses spécificités - situations, interdépendances, vulnérabilités, attachements … -, autrement dit de sa place et de sa culture.

En effet, si l’on entend par culture les représentations et les imaginaires, les codes et les symboles, les valeurs et les récits, les sensibilités et les émotions, les rapports au temps et à l’espace, etc., tout ce qui lie les entités humaines, et non humaines, composant un territoire; si la culture est ce qui fonde le régime d’aménagement et le mode de cohabitation propre à chacun, on peut légitimement penser que les bifurcations et réorientations auxquelles le changement global donne lieu sont elles- mêmes fondamentalement culturelles.

À cette première hypothèse retenue par la plateforme de recherche clermontoise, il faut en ajouter une seconde. La culture d’un territoire relève du commun. Néanmoins certains acteurs jouent dans sa production et sa diffusion, un rôle prépondérant, en l’occurrence ceux du secteur culturel eux-mêmes. Comme tous les secteurs professionnels, ce dernier est fragilisé par le changement global et obligé à s’adapter pour contribuer à limiter son empreinte et à pérenniser ces activités. Mais n’aurait-il pas un autre rôle à jouer dans la réorientation écologique à engager ? Celui justement de contribuer à produire les nouvelles cultures qui rendront possibles les trajectoires d’adaptation et structureront les régimes d’aménagement et modes de cohabitation compatibles avec les nouvelles donnes terrestres et territoriales.

Quelles cultures pour s’adapter au changement global et recomposer nos territoires de vie ? C’est la question que la plateforme de recherche clermontoise entreprend de traiter dans le cadre de POPSU Transitions. On ne s’étonnera pas de ce choix si l’on connaît l’importance accordée à la culture par la métropole clermontoise - mais aussi de nombreux autres collectivités et acteurs associés dans le projet de capitale européenne de la culture 2028 non victorieux - depuis de nombreuses années et, plus largement, les attachements communs qui lient les habitants du Massif central à leur espace bio-régional et aux modes de vie qui s’y expriment.