La question de la construction d’un nouvel aéroport dans la métropole nantaise a défrayé la chronique en matière d’aménagement urbain ces dernières années. L’aéroport de Nantes-Atlantique se distingue aujourd’hui des autres grands aéroports français par une croissance bien plus rapide de son trafic depuis 2000, une croissance portée par le développement des vols internationaux, l’activité des compagnies low cost dont plusieurs ont fait de Nantes une de leur principale base et l’essor des voyages aériens liés aux loisirs.
Les scrutins du 15 mars 2020 se sont déroulés dans un contexte surréaliste, au lendemain du passage au stade 3 de la gestion de l’épidémie de Covid19 et à la veille du confinement sanitaire de la population. Les logiques sociologiques permettant de comprendre l’abstention lors de ces élections sont-elles différentes de ce que l’on observe habituellement ? La géographie des résultats des différentes listes révèle-t-elle des surprises au regard du paysage municipal nantais établi ?
L’une des conséquences majeures de la périurbanisation, qui recompose les espaces proches des villes françaises depuis la décennie 1970, est l’accentuation des spécificités sociodémographiques des différents territoires constitutifs des aires urbaines. Le périurbain se singularise ainsi avant tout par la surreprésentation marquée des couples avec enfants, qui renvoie à l’archétype du ménage s’installant dans une maison individuelle pour y accéder à la propriété, souvent dans un lotissement pavillonnaire.
Détruire le stade public de la Beaujoire, en construire un autre au milieu d’un vaste programme de logements et de bureaux, voici YelloPark « 100 % privé ». Tel un étrange météore de football, d’urbanisme et de rapports de force mêlés, ce projet révélé en septembre 2017 a disparu comme il était venu. Cette controverse singulière autour de la fabrique urbaine, de la participation et des imaginaires du futur désirable invite à explorer ce qu’a produit l’abandon d’un tel projet au croisement de l’histoire ouvrière nantaise et du second stade du FC Nantes, le quartier et le stade de la Beaujoire. Que reste-t-il de YelloPark ?
Dans la France contemporaine, la question des inégalités sociales est au coeur du débat public, et elles sont souvent appréhendées au prisme de leur géographie. C’est particulièrement le cas au sein des mondes urbains, où la « ségrégation sociale » et les « divisions sociales de l’espace » sont étudiées à plusieurs échelles, parfois dans le temps, et avec des méthodes et des indicateurs différents. Cette planche propose ainsi un tableau des clivages socioprofessionnels qui structurent l’aire urbaine nantaise en 2016.
Avant les échéances municipales de 2020, un retour sur le scrutin précédent permet de dessiner les grands traits du paysage électoral observé à Nantes en 2014. L’élection avait été marquée par une très forte abstention et par la victoire, au second tour, de la liste de rassemblement conduite par J. Rolland. Quelques jours plus tard et par un drôle de paradoxe, le maire sortant souvent considéré comme un artisan du renouveau nantais, J.-M. Ayrault, devait démissionner de son poste de Premier Ministre en raison de la défaite enregistrée par la gauche au plan national.
De plus en plus contestée dans les centres urbains, la voiture n’en occupe pas moins une place essentielle dans la mobilité de nombreux ménages métropolitains, en particulier dans les couronnes périurbaines. La quasi-totalité de ceux qui résident dans le périurbain nantais sont ainsi motorisés, d’où leur dépendance très forte à l’automobile en raison des migrations alternantes entre domicile et lieu de travail.
Un dimanche électoral ordinaire s’achève par une soirée télévisée au scenario sans surprise. On y déplore l’abstention comme une « pathologie sociale », symptôme d’un « malaise démocratique », on spécule sur les effets de cette abstention sur le « résultat », enfin et avec l’arrivée des « vrais » résultats vers 20h, on évacue l’abstention de la réflexion. À rebours de cette logique normative, l’analyse de la géographie de ce comportement électoral permet de comprendre un peu mieux ses déterminants sociaux.
L'Atlas social de la métropole nantaise est un projet collaboratif des sciences sociales (géographes, sociologues, architectes et urbanistes, historiens...) d'édition électronique d'une collection de planches qui visent à éclairer les réalités sociales qui traversent la métropole nantaise.
Dans un contexte de prise de conscience de la question environnementale, la critique de l’étalement urbain est classique dans les débats publics. Cet étalement, alimenté par la croissance du nombre de propriétaires de maisons individuelles, a profondément transformé les caractéristiques du parc de résidences principales de l’aire urbaine nantaise depuis les années 1970, faisant ressortir deux clivages géographiques : entre le pôle urbain et sa couronne périurbaine, puis entre les différents espaces constitutifs de ce pôle.
De 1965 à 1977, André Morice, radical, ancien ministre pro Algérie française gère la ville avec les socialistes dans le cadre d’une alliance appelée de « Troisième force » qui excluait alors une partie de la droite (les gaullistes) et les communistes. En 1977 les socialistes nantais s’allient au PCF sur une liste d’Union de la gauche et remportent la mairie.
À l’heure où la production de déchets et leur recyclage deviennent une préoccupation de plus en plus importante, quel bilan faire à ce sujet à l’échelle d’un·e habitant·e de la Métropole ? Au-delà des déchets ménagers, cette planche s’intéresse à l’exportation de toutes les catégories de déchets, et à l’empreinte matérielle de la consommation de biens. Si le cas nantais ne fait pas figure d’exception en France, il est révélateur des fausses croyances concernant la gestion urbaine des rejets.
Le marché de Talensac est bien connu des nantais. Sa centralité, sa taille et son ancienneté en font un lieu « à part » dans la ville, ce dont témoigne un ouvrage paru à l’occasion de ses 80 ans. Celui-ci met l’accent sur les transformations du bâtiment et les différents acteurs qui lui donnent vie, principalement des vendeurs, mais il en oublie une autre figure incontournable : les glaneurs. Pourtant, le dispositif collaboratif, informel et original qui rythme le glanage de ce marché chaque dimanche depuis 2012 se distingue de tous les autres marchés de la ville.
La course à pied est en plein développement en France depuis quelques décennies, à l’image des tronçons nantais des bords de l’Erdre ou des autres cours d’eau qui traversent l’agglomération, dont les chemins sont largement appropriés par les runners le week-end. Cette pratique s’accompagne d’une multiplication des évènements sportifs dans de nombreux territoires, avec pas moins d’un quart des communes de l’aire urbaine de Nantes qui ont organisé une épreuve en 2017.
La taille des ménages a beaucoup diminué depuis les années 1975, dans l’aire urbaine de Nantes comme dans les autres métropoles. Cette évolution s’explique surtout par la progression spectaculaire des ménages de personnes seules, en raison des transformations des modes de vie contemporains (mise en couple plus tardive des jeunes générations, fragilisation de la vie en couple). De fait, le nombre de ménages à loger, donc de logements à construire, augmente bien plus vite que la population.
En quelques années, la plateforme BlaBlaCar est devenue l’acteur majeur du covoiturage occasionnel organisé en France. Toutefois, cette activité ne disposant pas, sauf exceptions, d’infrastructures dédiées en milieu urbain, cette planche cherche à rendre visibles et à quantifier les nouveaux usages de la ville générés par le covoiturage, pour en saisir l’importance et les impacts sur l’espace urbain.
Les rues privées sont certes minoritaires dans nos villes, mais elles questionnent d’autant plus le vivre-ensemble qu’elles représentent parfois une part importante de la voirie urbaine. Près d’un quart des voies (en particulier des impasses) couvrant les 24 communes de Nantes Métropoles ont ainsi un statut privé. Ces rues privées sont présentes partout, tout en étant très inégalement réparties d’une commune à l’autre et au sein même du territoire de ces communes. Que révèle leur géographie ?