Des années 1960 à l’« écologisme des pauvres » défini en 2002 par Joan Martinez-Allier à partir de l’exemple des luttes environnementales menées par des classes populaires, un long chemin a été parcouru pour comprendre les relations entre justice sociale et justice environnementale. Il semble ainsi que les dimensions sociales et environnementales des inégalités soient liées. Est-ce le cas dans la région nantaise ? Quels processus étudier et comment l’observer ?
Les résidences services seniors sont en plein développement en France, comme l’illustre le cas de l’aire urbaine de Nantes où leur nombre a doublé entre 2014 et 2019. Elles proposent pour l’essentiel une offre locative à destination des seniors des classes moyennes et supérieures. Leur logique d’implantation est très métropolitaine, et elles bénéficient d’un environnement urbain riche en commerces et services.
Les familles monoparentales ont beaucoup augmenté ces dernières décennies, conséquence de la fragilisation de la vie de couple et de la multiplication des ruptures d’unions. Elles sont constituées pour l’essentiel de femmes, ont un niveau de vie inférieur aux couples avec enfant(s) et sont bien plus souvent affectées par la pauvreté, du fait notamment d’un moindre accès à l’emploi. Elles occupent plus souvent un logement locatif social, d’où leur concentration spatiale dans les grands ensembles de la métropole nantaise.
La sociologie de la ville de Nantes et de son agglomération a profondément changé, en quarante ans la ville portuaire est devenue une ville de cadres et de professions intermédiaires plutôt que d’ouvriers et d’employés. Les revenus fiscaux permettent de compléter cette lecture des catégories socioprofessionnelles en donnant un aperçu de la richesse ou de la pauvreté monétaire et de sa répartition à plusieurs échelles.
L’instauration du Quartier de la Création officiel en 2011 consacre le tournant culturel puis créatif pris par Nantes afin de s’affirmer comme une métropole attractive. Cet étendard de la « ville créative » n’a pour autant pas conduit à la disparition du quartier de la création historique de la ville : celui des Olivettes. Deux quartiers « créatifs » cohabitent donc de manière originale au sein de la même ville, l’un porté par l’institution (le in), l’autre revendiquant au contraire son indépendance (le off).
La question de la construction d’un nouvel aéroport dans la métropole nantaise a défrayé la chronique en matière d’aménagement urbain ces dernières années. L’aéroport de Nantes-Atlantique se distingue aujourd’hui des autres grands aéroports français par une croissance bien plus rapide de son trafic depuis 2000, une croissance portée par le développement des vols internationaux, l’activité des compagnies low cost dont plusieurs ont fait de Nantes une de leur principale base et l’essor des voyages aériens liés aux loisirs.
Les scrutins du 15 mars 2020 se sont déroulés dans un contexte surréaliste, au lendemain du passage au stade 3 de la gestion de l’épidémie de Covid19 et à la veille du confinement sanitaire de la population. Les logiques sociologiques permettant de comprendre l’abstention lors de ces élections sont-elles différentes de ce que l’on observe habituellement ? La géographie des résultats des différentes listes révèle-t-elle des surprises au regard du paysage municipal nantais établi ?
L’une des conséquences majeures de la périurbanisation, qui recompose les espaces proches des villes françaises depuis la décennie 1970, est l’accentuation des spécificités sociodémographiques des différents territoires constitutifs des aires urbaines. Le périurbain se singularise ainsi avant tout par la surreprésentation marquée des couples avec enfants, qui renvoie à l’archétype du ménage s’installant dans une maison individuelle pour y accéder à la propriété, souvent dans un lotissement pavillonnaire.
Détruire le stade public de la Beaujoire, en construire un autre au milieu d’un vaste programme de logements et de bureaux, voici YelloPark « 100 % privé ». Tel un étrange météore de football, d’urbanisme et de rapports de force mêlés, ce projet révélé en septembre 2017 a disparu comme il était venu. Cette controverse singulière autour de la fabrique urbaine, de la participation et des imaginaires du futur désirable invite à explorer ce qu’a produit l’abandon d’un tel projet au croisement de l’histoire ouvrière nantaise et du second stade du FC Nantes, le quartier et le stade de la Beaujoire. Que reste-t-il de YelloPark ?
Dans la France contemporaine, la question des inégalités sociales est au coeur du débat public, et elles sont souvent appréhendées au prisme de leur géographie. C’est particulièrement le cas au sein des mondes urbains, où la « ségrégation sociale » et les « divisions sociales de l’espace » sont étudiées à plusieurs échelles, parfois dans le temps, et avec des méthodes et des indicateurs différents. Cette planche propose ainsi un tableau des clivages socioprofessionnels qui structurent l’aire urbaine nantaise en 2016.
Avant les échéances municipales de 2020, un retour sur le scrutin précédent permet de dessiner les grands traits du paysage électoral observé à Nantes en 2014. L’élection avait été marquée par une très forte abstention et par la victoire, au second tour, de la liste de rassemblement conduite par J. Rolland. Quelques jours plus tard et par un drôle de paradoxe, le maire sortant souvent considéré comme un artisan du renouveau nantais, J.-M. Ayrault, devait démissionner de son poste de Premier Ministre en raison de la défaite enregistrée par la gauche au plan national.
De plus en plus contestée dans les centres urbains, la voiture n’en occupe pas moins une place essentielle dans la mobilité de nombreux ménages métropolitains, en particulier dans les couronnes périurbaines. La quasi-totalité de ceux qui résident dans le périurbain nantais sont ainsi motorisés, d’où leur dépendance très forte à l’automobile en raison des migrations alternantes entre domicile et lieu de travail.
Un dimanche électoral ordinaire s’achève par une soirée télévisée au scenario sans surprise. On y déplore l’abstention comme une « pathologie sociale », symptôme d’un « malaise démocratique », on spécule sur les effets de cette abstention sur le « résultat », enfin et avec l’arrivée des « vrais » résultats vers 20h, on évacue l’abstention de la réflexion. À rebours de cette logique normative, l’analyse de la géographie de ce comportement électoral permet de comprendre un peu mieux ses déterminants sociaux.
L'Atlas social de la métropole nantaise est un projet collaboratif des sciences sociales (géographes, sociologues, architectes et urbanistes, historiens...) d'édition électronique d'une collection de planches qui visent à éclairer les réalités sociales qui traversent la métropole nantaise.
Dans un contexte de prise de conscience de la question environnementale, la critique de l’étalement urbain est classique dans les débats publics. Cet étalement, alimenté par la croissance du nombre de propriétaires de maisons individuelles, a profondément transformé les caractéristiques du parc de résidences principales de l’aire urbaine nantaise depuis les années 1970, faisant ressortir deux clivages géographiques : entre le pôle urbain et sa couronne périurbaine, puis entre les différents espaces constitutifs de ce pôle.
De 1965 à 1977, André Morice, radical, ancien ministre pro Algérie française gère la ville avec les socialistes dans le cadre d’une alliance appelée de « Troisième force » qui excluait alors une partie de la droite (les gaullistes) et les communistes. En 1977 les socialistes nantais s’allient au PCF sur une liste d’Union de la gauche et remportent la mairie.
À l’heure où la production de déchets et leur recyclage deviennent une préoccupation de plus en plus importante, quel bilan faire à ce sujet à l’échelle d’un·e habitant·e de la Métropole ? Au-delà des déchets ménagers, cette planche s’intéresse à l’exportation de toutes les catégories de déchets, et à l’empreinte matérielle de la consommation de biens. Si le cas nantais ne fait pas figure d’exception en France, il est révélateur des fausses croyances concernant la gestion urbaine des rejets.
Le marché de Talensac est bien connu des nantais. Sa centralité, sa taille et son ancienneté en font un lieu « à part » dans la ville, ce dont témoigne un ouvrage paru à l’occasion de ses 80 ans. Celui-ci met l’accent sur les transformations du bâtiment et les différents acteurs qui lui donnent vie, principalement des vendeurs, mais il en oublie une autre figure incontournable : les glaneurs. Pourtant, le dispositif collaboratif, informel et original qui rythme le glanage de ce marché chaque dimanche depuis 2012 se distingue de tous les autres marchés de la ville.
La course à pied est en plein développement en France depuis quelques décennies, à l’image des tronçons nantais des bords de l’Erdre ou des autres cours d’eau qui traversent l’agglomération, dont les chemins sont largement appropriés par les runners le week-end. Cette pratique s’accompagne d’une multiplication des évènements sportifs dans de nombreux territoires, avec pas moins d’un quart des communes de l’aire urbaine de Nantes qui ont organisé une épreuve en 2017.
La taille des ménages a beaucoup diminué depuis les années 1975, dans l’aire urbaine de Nantes comme dans les autres métropoles. Cette évolution s’explique surtout par la progression spectaculaire des ménages de personnes seules, en raison des transformations des modes de vie contemporains (mise en couple plus tardive des jeunes générations, fragilisation de la vie en couple). De fait, le nombre de ménages à loger, donc de logements à construire, augmente bien plus vite que la population.