À partir du milieu des années 2010, les oppositions aux projets urbains de la métropole nantaise deviennent plus visibles et vigoureuses, structurées par des collectifs multiformes. Le « jardin des Ronces » est une illustration de ces espaces de conflit où s’oppose la représentation de l’urbain d’un collectif autogéré et celle des élus et aménageurs de la ville et de la métropole.
En polissant son image de « ville attractive » à l’appui de campagnes de marketing territorial, de grands projets et de politiques publiques négociées dans le huis clos des instances communautaires, les édiles de la métropole nantaise s’exposent à des résistances croissantes de la part de collectifs de militants et d’habitants qui contestent ces projets. Le slogan « contre la métropole et son monde », présent régulièrement dans les cortèges des manifestations nantaises, invite à explorer les multiples fronts d’une critique politique de la métropolisation. Les mythes de l’attractivité, de la compétitivité et de la croissance territoriale y sont construits en enjeux politiques par ces collectifs.
Les années 2000 ouvrent un cycle de revendications visant une plus stricte égalité des droits LGBTQIA+, le mariage entre conjoints de même sexe ou l’accès à l’homoparentalité donnant la possibilité aux personnes de diversité sexuelle et de genre de rejoindre un modèle jusqu’alors hétéro et cis normatif. Ces avancées ont favorisé l’enrichissement et le renouvellement de la scène associative s’orientant sur des objets devenus prioritaires, comme la lutte contre les discriminations, le sexisme, les identités de genre ou le bien-vieillir.
Les années 1980 initient une seconde étape pour la scène LGBTQIA+ nantaise, qui voit éclore un tissu commercial identitaire et un scène associative diversifiée. Accédant à une forme de liberté « marginale » en référence aux travaux d’Abraham Moles, les personnes de diversité sexuelle et de genre disposent alors d’un champ d’expression qu’elles ont conquis. C’est aussi le temps des réformes favorisant l’émergence d’un tissu commercial, dont les gérants s’affirment plus souvent comme gays ou lesbiennes, tandis qu’un secteur associatif en mutation s’implique dans la lutte contre le Sida.
Dans l’espace urbain nantais, quels sont les lieux de visibilité, de sociabilité et d’existence produits ou investis par les personnes appartenant à différentes catégories de diversité sexuelle ou de genre, qui sont regroupées sous le label LGBTQIA+ (Lesbiennes, Gays, Bisexuel·les, Trans, Queers et Intersexes et Asexuel·les) ? Pour répondre à cette question, cette planche et les deux suivantes proposent une cartographie fine qui s’appuie sur trois périodes clés : de la fin des années 1970 au début des années 1980, de la fin des années 1990 à l’aube du nouveau siècle puis des années 2000 à aujourd’hui.
L’appellation logement social est trompeuse comme toute catégorie englobante. Il existe en effet différents types de logements sociaux selon les financements qui ont permis leur construction. L’analyse de la géographie de ces différents produits de logement, distribués selon les niveaux de revenus de leurs futurs locataires, permet de montrer combien le parc des années 1950-1970, pourtant très critiqué, est majeur quant aux attributions de logement sociaux à bas loyers.
Si l’analyse de l’Enquête Déplacements Grand Territoire (EDGT) réalisée en Loire-Atlantique en 2015 permet d’opposer au premier abord la mobilité quotidienne des travailleur·ses métropolitain·es (moins motorisé·es et se déplaçant sur de moindres distances), à celle des travailleur·ses périurbain·es (privilégiant l’automobile et parcourant plus de route), une analyse approfondie met en lumière des configurations spatiales variées, qui nuance l’opposition entre les pratiques de mobilité des habitants des centres et des périphéries.
Le travail de la livraison de repas instantanée s’effectue principalement dans le cœur des grandes agglomérations. Dans ces espaces publics où la diversité sociale est forte, les espaces de travail des livreurs sont particulièrement contraints et soumis à des formes concurrentes d’appropriation. En quoi ces modalités d’appropriation de l’espace urbain contribuent-elles à structurer ce groupe de travailleurs ? Comment révèlent-elles les dynamiques d’unification et de division qui le traversent ?
En quelques années, la livraison de repas instantanée s’est installée dans les modes de consommation de certains urbains, au point que durant la crise sanitaire du Covid-19, les livreurs ont été désignés comme « travailleurs essentiels ». Paradoxalement, on connaît mal la géographie et les propriétés sociales de ce groupe professionnel aujourd’hui incontournable dans l’espace nantais. Qui sont les livreurs de repas ? Où travaillent et résident-ils ? Quel est leur ancrage au sein des mondes populaires nantais ?
Dans un contexte de montée des préoccupations écologiques et sanitaires, le vélo est érigé en outil de déplacement favorable à la réduction de gaz à effets de serre, mais aussi de lutte contre la sédentarité. Cependant, la pratique du vélo nécessite de questionner l’appropriation des usagers et usagères aux aménagements cyclables d’une part, et aux ateliers d’autoréparation d’autre part. Ces derniers s’inscrivent le plus souvent dans une logique à la fois de vélonomie (apprendre à réparer soi-même son vélo) et d’inclusion sociale, que cette planche propose de questionner.
Dans un contexte de montée des préoccupations écologiques et sanitaires, le vélo est érigé en outil de déplacement favorable à la réduction de gaz à effets de serre, mais aussi de lutte contre la sédentarité. Cependant, la pratique du vélo nécessite de questionner l’appropriation des usagers et usagères aux aménagements cyclables d’une part, et aux ateliers d’autoréparation d’autre part. Ces derniers s’inscrivent le plus souvent dans une logique à la fois de vélonomie (apprendre à réparer soi-même son vélo) et d’inclusion sociale, que cette planche propose de questionner.
L’inégale répartition spatiale des groupes sociaux est généralement mesurée à travers celle des catégories socioprofessionnelles, mais elle doit également être pensée en termes de structure par âge. La dynamique d’étalement urbain, poussée à son paroxysme par le processus de périurbanisation, a en effet particulièrement contribué à accroître les segmentations démographiques des espaces urbains et périurbains. À l’échelle de l’aire d’attraction nantaise, comment s’expriment ces clivages démographiques structurés par l’âge ?
L’inégale répartition spatiale des groupes sociaux est généralement mesurée à travers celle des catégories socioprofessionnelles, mais elle doit également être pensée en termes de structure par âge. La dynamique d’étalement urbain, poussée à son paroxysme par le processus de périurbanisation, a en effet particulièrement contribué à accroître les segmentations démographiques des espaces urbains et périurbains. À l’échelle de l’aire d’attraction nantaise, comment s’expriment ces clivages démographiques structurés par l’âge ?
Alors que de nombreuses listes se définissant comme « citoyennes » se sont présentées aux scrutins municipaux de 2020 en France, cette planche revient sur l’émergence d’une liste se revendiquant du municipalisme à Nantes. Dans un contexte local marqué par des mobilisations contre des projets d’aménagement emblématiques de la métropolisation, elle procède à une analyse du discours de campagne de cette liste, qui montre comment elle a tenté d’ériger l’opposition à des projets urbains en enjeu dans l’arène électorale.
Alors que de nombreuses listes se définissant comme « citoyennes » se sont présentées aux scrutins municipaux de 2020 en France, cette planche revient sur l’émergence d’une liste se revendiquant du municipalisme à Nantes. Dans un contexte local marqué par des mobilisations contre des projets d’aménagement emblématiques de la métropolisation, elle procède à une analyse du discours de campagne de cette liste, qui montre comment elle a tenté d’ériger l’opposition à des projets urbains en enjeu dans l’arène électorale.
Alors que de nombreuses listes se définissant comme « citoyennes » se sont présentées aux scrutins municipaux de 2020 en France, cette planche revient sur l’émergence d’une liste se revendiquant du municipalisme à Nantes. Dans un contexte local marqué par des mobilisations contre des projets d’aménagement emblématiques de la métropolisation, elle procède à une analyse du discours de campagne de cette liste, qui montre comment elle a tenté d’ériger l’opposition à des projets urbains en enjeu dans l’arène électorale.
Très étudiée dans le domaine de la pollution de l’air, la question des inégalités environnementales a encore fait l’objet de peu d’études concernant les nuisances sonores. Les recherches menées en Amérique du Nord et en Europe occidentale aux niveaux de bruit les plus élevés. Des variations sont toutefois observées en fonction des contextes urbains. Qu’en est-il sur Nantes ? L’enquête réalisée avec les étudiants de l’Université de Nantes en 2019 et 2020 nous permet-elle d’établir une relation entre inégalités sociales et environnements sonores ?
Très étudiée dans le domaine de la pollution de l’air, la question des inégalités environnementales a encore fait l’objet de peu d’études concernant les nuisances sonores. Les recherches menées en Amérique du Nord et en Europe occidentale aux niveaux de bruit les plus élevés. Des variations sont toutefois observées en fonction des contextes urbains. Qu’en est-il sur Nantes ? L’enquête réalisée avec les étudiants de l’Université de Nantes en 2019 et 2020 nous permet-elle d’établir une relation entre inégalités sociales et environnements sonores ?
Très étudiée dans le domaine de la pollution de l’air, la question des inégalités environnementales a encore fait l’objet de peu d’études concernant les nuisances sonores. Les recherches menées en Amérique du Nord et en Europe occidentale aux niveaux de bruit les plus élevés. Des variations sont toutefois observées en fonction des contextes urbains. Qu’en est-il sur Nantes ? L’enquête réalisée avec les étudiants de l’Université de Nantes en 2019 et 2020 nous permet-elle d’établir une relation entre inégalités sociales et environnements sonores ?
Comment sonne Nantes ? Bruits routiers, échos, rumeur urbaine, exclamations d’enfants, cris de marchés, musiques de commerces, clameurs de manifestations, chants d’oiseaux s’agencent en différentes configurations. Que nous disent ces sonorités urbaines sur les qualités, formes urbaines, fonctions et usages des espaces dans les différents quartiers nantais ? Il s’agit ici de prêter l’oreille, d’écouter la ville, à travers ses tonalités de fond, les sources, les niveaux sonores et leurs perceptions. Se dessine alors une géographie urbaine en mouvement, à de multiples échelles.