L’école est marquée par les limites spatiales, matérialisées par des murs, des grilles, dans le but de permettre les apprentissages (Clerc, 2021). Pour autant, elle n’est pas un espace étanche et les élèves sont mobiles dans mais aussi hors de l’école. En organisant l’espace et le fonctionnement de l’école, ces limites participent à l’organisation des rapports sociaux entre les différents acteurs en lien avec l’institution scolaire. Leur porosité nous conduit à les examiner à l’aune d’un concept géographique et anthropologique, la liminalité. Nous venons de deux disciplines différentes et mobilisons deux cadres théoriques : la géographie sociale s’intéresse à la matérialité des espaces et à leurs usages sociaux dans le but de dévoiler les rapports de pouvoir dont ils sont à la fois l’expression et l’enjeu (Thémines, 2018) ; l’analyse institutionnelle vise à dévoiler les contradictions des institutions par une analyse collective, faite avec les acteurs de terrain. Nous présentons ici des résultats de 2 recherches : une faite avec des étudiantes de master MEEF 1 qui ont réalisé une monographie de l’école et de l’espace local où elles ont fait leur stage, sur le territoire normand ; une réalisée avec des élèves de Clis 1, classe spécialisée accueillant des élèves classées déficients intellectuels ou porteurs de troubles psychiques, remplacées depuis le dispositif Ulis école. Ces deux recherches s’appuient sur des photographies prises par les étudiantes et les élèves qui mettent en exergue une liminalité dévoilant les rapports sociaux dans et hors l’école