Laurence Le Du
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Le Finistère dispose de paysages et d’écosystèmes qui font sa richesse et qui contribuent à son attractivité. Une récente enquête à l’échelle régionale montre que 69% des touristes viennent en Bretagne pour la nature, les paysages et le littoral. Les acteurs du territoire se sont mobilisés très tôt pour préserver cette nature et les usages durables qui y sont associés. Les milieux aquatiques, qu’ils soient littoraux ou intérieurs, ont bénéficié de ce mouvement de préservation et contribuent à cette attractivité territoriale. Le Finistère compte 6000 km de cours d’eau permanents et près de 10% de sa surface en zones humides, répartis sur la quasi-totalité des communes du département, et qui présentent une grande diversité paysagère et écologique.
Le Conseil départemental et son partenaire le Forum des Marais Atlantiques (FMA) dans le cadre de la Cellule d’animation sur les milieux aquatiques (CAMA), ont été sollicités au colloque de Brest sur la réhabilitation des zones humides, en 2016, par Jérôme Bignon, Sénateur et Président de l’association Ramsar France, pour accompagner les territoires volontaires dans une démarche de labellisation Ramsar de leurs zones humides. Cette initiative rejoint un objectif du Département et du FMA qui vise à valoriser la qualité et la diversité des milieux humides du Finistère.
Dans ce cadre, la CAMA a proposé aux territoires concernés (5 sites pré-identifiés au niveau national) de mener une étude d’opportunité d’une labellisation internationale des milieux aquatiques en analysant les contextes locaux (données naturalistes d’une part, attentes et questionnements des acteurs d’autre part). Cette étude a été menée en 2018.
En parallèle de cet accompagnement des acteurs vers une labellisation Ramsar, la CAMA souhaitait porter une réflexion plus large autour des modalités du partage des enjeux liés à la préservation des milieux aquatiques avec les acteurs d’un territoire, et de l’expérimentation de leviers d’action pérennes pour protéger ces milieux. Dans ce cadre, l’identification de pratiques de médiation permettant de favoriser l’expression des représentations sociales associées à ces espaces a été envisagée grâce à une recherche-action associant acteurs du territoire et chercheurs en sciences humaines et sociales. Cette recherche s’est appliquée également à dégager des principes méthodologiques et des outils permettant de répondre aux expressions des acteurs, en vue de favoriser le partage des enjeux et la protection de ces milieux.
Le département a sollicité des chercheurs en sciences sociales d'ESO à Rennes et du laboratoire CEDETE à Orléans afin d’approfondir la question de l’appropriation sociale des milieux aquatiques. Deux objectifs principaux ont été fixés dans le cadre de ce partenariat :
1 - Identifier les usages, les représentations et les perceptions des milieux aquatiques par les habitants, les usagers et les acteurs du territoire sur des sites tests
2 - Identifier et mobiliser les réseaux d’acteurs
Le travail s’est rapidement recentré sur le site de la Baie d’Audierne, seul site du Finistère où les conditions d’émergence d’un dossier de candidature semblaient réunies à court terme et où la CAMA souhaitait donc concentrer les efforts afin de parvenir à un dépôt de dossier Ramsar début 2020. Un second site, celui des Monts d’Arrée, a fait l’objet d’enquêtes exploratoires dans le cadre d’un stage de Master 2 (mémoire de Noémie Gontier soutenu le 8 octobre 2019, encadrement Emmanuelle Hellier).