La disparition de fonctions utilitaires des équidés au milieu du XXe siècle a favorisé leur patrimonialisation. Les chevaux sont les dépositaires d’une combinaison de patrimoines naturels et culturels, mais aussi matériels et immatériels, témoins d’arts de vivre. À l’instar de toute tradition, ces héritages sont toutefois largement réinventés par un processus de sélection de la mémoire, participant à la construction des identités locales. Ils permettent la reconnaissance de cultures équines, pouvant être capitalisées dans des stratégies de développement territorial. Or, le tourisme constitue un vecteur essentiel à cette dynamique, au travers d’une dynamique articulant conservation, adaptation et innovation. Dans ce cadre, les Pays de la Loire offre une étude de cas éclairante, en raison de l’importance de la filière équine dans son tissu socio-économique et culturel. Elle bénéficie de la présence de deux sites emblématiques investis dans une stratégie de mise en tourisme en vue de perpétuer des patrimoines équins : le Cadre noir de Saumur et le Haras de la Vendée, ancien Haras national de La Roche-sur-Yon. Les écuyers du Cadre noir constituent, aussi, la principale communauté représentant l’équitation de tradition française, inscrite sur la liste du Patrimoine immatériel de l’humanité depuis 2011. L’objet de cette recherche est d’interroger, au prisme de ces deux études de cas, la capacité du tourisme à favoriser la conservation des patrimoines équins, au sein de modèles originaux à même de stimuler un développement endogène des territoires.