Cette thèse de doctorat étudie la dimension sonore de la relation affective des individus avec leur territoire de vie, dans une perspective sociale et relationnelle de l’affectivité. Elle met en évidence, dans le cadre d’une enquête menée sur le territoire de la ville de Rennes, la dimension socialement construite de cette relation, les facteurs qui en orientent la distribution partagée ou différenciée entre les individus, ainsi que les effets qu’elle est susceptible d’avoir sur l’organisation de l’espace urbain.

Le concept d’identité sensorielle se trouve ainsi redéfini comme un processus d’interaction dynamique et évolutif entre le regard porté par les individus sur leur propre vécu et sur les caractéristiques environnementales qu’ils associent aux lieux.

Le rapport entre les individus et leur environnement sensoriel est aussi un outil au service d’un discours à portée collective et conduisant à la mise en œuvre de dispositifs urbanistiques, politiques et culturels qui cherchent à en canaliser l’expression.

La gestion des enjeux sonores en ville par les acteurs institutionnels se traduit ainsi par la promotion d’espaces urbains simultanément calmes et animés, censés favoriser une relation apaisée entre les individus et le territoire qu’ils habitent. La dimension sonore du rapport affectif des individus à leur territoire de vie peut donc être considérée comme un nouvel enjeu de la transformation des espaces urbains et de la fabrique de la ville.