Cette communication s’attache à questionner les redéfinitions des missions, moyens et pratiques professionnels des intervenants sociaux investis dans l'accompagnement d’exilés en territoire périurbain ou rural, à la lumière des caractéristiques du territoire (spatialité, mobilités etc.) et de la présence de collectifs de bénévoles impliqués auprès des mêmes publics cibles. Nous souhaitons appréhender la manière dont se recomposent les frontières de l’intervention sociale auprès des publics demandeurs d’asile relocalisés et réfugiés réinstallés au regard de trois évolutions récentes dans ce secteur : l’intensification du travail des salariés de l’action sociale et la délégation croissante d’activités d’accompagnement des publics précaires par les professionnels de l’action sociale à l’endroit d’aidants profanes ; l’accélération des politiques de dispersion de l’accueil et de la prime intégration des exilés visant à déconcentrer les lieux d’hébergement hors des métropoles traditionnellement investies ; l’accroissement de l’investissement de collectifs bénévoles formels ou informels dans l’accompagnement social des publics précédemment cités sur des territoires d’accueil périurbains et ruraux. La notion de « complémentarité » entre professionnels et bénévoles dans l’accompagnement des demandeurs d’asile et réfugiés, souvent mise en avant dans la littérature sur le bénévolat, est ici questionnée, pour analyser ce qu’elle recouvre précisément et mettre en évidence les différentes formes de division du travail entre acteurs concernés.