Nouvelle approche pour caractériser les pratiques à risque d’exposition à M. ulcerans au Bénin : les parcours commentés combinés à une étude cas-témoins
Harvey Spero Johnson, Alexandra Boccarossa, Matthieu Eveillard. Nouvelle approche pour caractériser les pratiques à risque d’exposition à M. ulcerans au Bénin : les parcours commentés combinés à une étude cas-témoins. Colloque international « Sociétés et Espaces Africains : Mutations, Défis et Perspectives, May 2024, Daloa, Côte d’Ivoire. ⟨hal-05065613⟩
L’ulcère de Buruli est une maladie tropicale négligée à manifestation cutanée causée par une bactérie environnementale, Mycobacterium ulcerans. Cette infection a été signalée dans au moins 33 pays mais la plupart des cas vivent en Afrique de l’Ouest et Centrale. Le contact avec des eaux de surface stagnantes est le seul facteur de risque d’exposition identifié à ce jour en Afrique. Dans cette communication, nous présenterons une nouvelle méthodologie : les enquêtes de santé géographiques. L’objectif est d’identifier les comportements et les pratiques territoriales associés à la variation de l’incidence de l’ulcère de Buruli au Bénin (projet COPTER-UB 2022-2025). Cette méthode, est la combinaison d’une étude cas-témoins avec des outils de recueil de données développés dans le domaine des sciences humaines et sociales. L’enquête consiste à réaliser des entrevues longues au domicile des patients, suivies de parcours commentés dans tous les espaces de vie cités dans l’entretien. Des échantillons d’insectes et de végétaux sont récoltés en vue de détecter Mycobacterium ulcerans dans l’environnement. Enfin, la collecte de toutes les coordonnées GPS des lieux investigués est réalisée pour effectuer des analyses spatiales. Aujourd’hui, 70 patients et 140 témoins ont été enquêtés. Cette nouvelle approche permet d’obtenir des données territorialisées et environnementales élargies à tous les lieux de vie fréquentés par les patients. L’analyse des données apporte de nouvelles connaissances sur les activités quotidiennes pour définir différents types de modèles de contact entre l’homme et l’eau. Grâce aux parcours commentés, de nouvelles activités et espaces à risque de transmission ont aussi pu être identifiés.