Des terres nourricières près de chez nous - Quels leviers au niveau local ?
Yvon Le Caro, Théo Ameslant, Delphine Bonamy, Gwénaëlle Falchi, Laurent Seux. Des terres nourricières près de chez nous - Quels leviers au niveau local ?. Assemblée générale de Terre de Liens Pays-de-la-Loire, Sucé-sur-Erdre, 2025. ⟨halshs-05061670⟩
Organisée à l’occasion de l’assemblée générale de Terre de Liens Pays-de-la-Loire, cette table-ronde a permis d’échanger sur divers aspects de la souveraineté alimentaire locale, sur la base d’une présentation du rapport annuel de Terre de Liens intitulé ‘Souveraineté alimentaire, un scandale made in France’. Théo Ameslant (éleveur laitier en circuit long à Plessé) a rappelé la nécéssité d’une production de qualité à prix modéré pour la masse de la population, tandis que Gwénaëlle Falchi (CIVAM44) et Laurent Seux (Secours catholique) ont pu rappeler l’urgence alimentaire pour de nombreuses personnes au sein des territoires, sur la base de leur rapport ‘L’injuste prix de l’alimentation’. Les collectivités territoriales peuvent intervenir, en particulier via les PAT, pour tenter de mettre en cohérence l’offre agricole et la demande alimentaire de leur territoire, comme à pu en témoigner Delphine Bonamy (conseillère métropolitaine en charge de l'agriculture, de l'alimentation et des forêts urbaines à Nantes Métropole). Yvon Le Caro (géographe) a proposé de structurer la question posée autour de trois axes : protéger les surfaces agricoles contre leur triple grignotage (urbain, forestier et naturel), flécher la production agricole vers l’agro-écologie (par la politique agricole commune au premier chef mais aussi par les politiques locales, les choix de la SAFER, etc.), construire une véritable éducation alimentaire entre les familles, l’école et les mouvements d’éducation populaire. Il a ensuite interpellé Terre de Liens en rappelant que si son combat pour des fermes écologiques de taille modeste s’oppose clairement à la commoditization (approche spéculative des produits agricoles), la démarche lui semble moins assurée face à deux autres piliers de l’approche post-néolithique : faut-il intervenir lorsque des associations achètent les terres agricoles pour les soustraire à l’agriculture (rewilding) ou lorsque des militants acceptent de financer des fermes à condition qu’il n’y soit pas pratiqué d’élevage (antispécisme) ?
Following the general assembly of Terre de Liens Pays-de-la-Loire, this round-table discussion addressed various aspects of local food sovereignty, based on a presentation of Terre de Liens' annual report entitled ‘Food sovereignty, a made in France scandal’. Théo Ameslant (dairy farmer in Plessé) reminded us of the need for quality production at moderate prices for the mass population, while Gwénaëlle Falchi (CIVAM44) and Laurent Seux (Secours catholique) reminded us of the urgent need for food for many people in local areas, based on their report ‘The unfair price of food’. Local authorities can act, in particular through Local food plans (PAT), to try and match agricultural supply with food demand in their area, as testified Delphine Bonamy (metropolitan councillor in charge of agriculture, food and urban forests at Nantes Métropole). Yvon Le Caro (geographer) suggested structuring the issue around three axes: protecting agricultural areas against their triple nibbling (urban, forest and natural), redirecting agricultural production towards agro-ecology (primarily through the Common Agricultural Policy, but also through local policies, SAFER choices, etc.), and building a genuine food education between families, schools and popular education movements. He then questioned Terre de Liens, pointing out that while its fight for small-scale ecological farms is clearly opposed to commoditization (a speculative approach to agricultural products), the approach seems less certain in the face of two other pillars of the post-neolithic approach: should we intervene when associations buy up farmland to take it out of agriculture (rewilding), or when activists agree to finance farms on condition that no livestock is kept on them (antispeciesism)?