Dans cet article, nous analysons la réception des transformations urbaines dans des processus renouvelés de fabrique de la ville. Nous interrogeons les effets d’une mise en situation de co-construction sur le sentiment d’intégration des jeunes. Être inclus dans les processus de fabrique de la ville, est-ce un moyen d’y trouver sa place ? Pour répondre à cette question, nous nous appuyons sur une recherche-action conduite pendant deux ans, au cours de laquelle nous avons accompagné des collégiens dans la formulation de projets pour le budget participatif communal. Après en avoir présenté la méthodologie, nous exposons les manières dont ils ont imaginé transformer l’espace pour l’adapter à leurs pratiques. Le passage d’une représentation de la ville comme objet à la ville comme projet met au jour des rapports contrastés à l’urbain, que nous discutons à partir des ajustements sensibles dont les participants ont dû faire preuve pour maintenir leur engagement dans cette expérimentation.

In this contribution, we analyse how teenagers respond to urban changes and new processes of city making. We explore the effects on their sense of belonging of being involved in the experience of urban co-construction. Does participation in the process of making the city help them to find their place in it ? To answer this question, we conducted a two-year action-research project in a secondary school, helping teenagers to formulate projects for submission to the participatory municipal budget. After presenting the methodology, we describe the ways in which they imagined transforming a space—that of their neighbourhood—in order to adapt it to their needs. The transition from representing the city as an object to representing it as a project brings to light contrasting relations to the city, which we discuss in terms of the sensitive adjustments that the participants had to make in order to maintain their commitment to this experiment.