Cet article propose de rendre compte de la mobilisation de l’approche filmique dans une recherche-médiation au sein d’une collectivité qui visait à interroger les discours et les représentations dominantes vis-à-vis de trois quartiers dits « prioritaires ». Dans ce sens, un film documentaire a été réalisé afin de questionner le regard porté sur « les quartiers », d’appréhender l’espace vécu, et de devenir un support d’intervention sociale et de médiation. En s’appuyant sur les projections-débats réalisées, l’article tente de mettre en lumière les potentialités de médiation d’un tel travail de recherche en interrogeant ce que les médiations filmiques peuvent provoquer, révéler, ou permettre de re-questionner. Le côté « bousculant » et « interrogeant » du documentaire qui est alors mis en avant tend à encourager le renouvellement de cette expérience de recherche dans d’autres contextes et selon d’autres modalités.

This article reports on the use of the filmic approach in a research-mediation project within a local authority, which aimed to question the dominant discourses and representations of three so-called 'priority' districts. To this end, a documentary film was made to question the way in which 'the districts' are viewed, to gain an understanding of the lived space, and to become a medium for social intervention and mediation. Based on screenings and debates that took place, the article attempts to highlight the mediation potential of this kind of research work by looking at what filmic mediation can provoke, reveal or allow us to re-question. The 'shaking up' and 'questioning' aspect of the documentary that is then highlighted tends to encourage the renewal of this research experiment in other contexts and using other modalities.