Aux Etats-Unis, les villes de la côte ouest sont confrontées à une crise du logement majeure et le sans-abrisme est devenu une préoccupation centrale des pouvoirs publics et des habitants. Comment ces villes dites progressistes répondent-elles à cet enjeu ? Le développement et le financement de pratiques à vocation sociale (travail social, hébergement d’urgence, développement de villages de tiny homes) signifient-elles un dépassement de la criminalisation de la pauvreté ? Le mémoire d’HDR présente les résultats inédits d’une enquête au long cours à Portland (Oregon) et les met en perspective avec des travaux antérieurs sur d’autres villes d’Amérique du nord, pour interroger les « paysages du care » qui s’y déploient. Cela met en lumière comment la coercition demeure centrale dans la construction de la réponse publique et dans la fabrique du consentement des personnes sans-abris aux solutions qui leur sont proposées. Au-delà de l’étude de cas, cette réflexion vise à contribuer à un dialogue plus général entre géographie et études urbaines.