Cet article montre en quoi un pays comme le Maroc répond à des évolutions géopolitiques et des profils de migrant.e.s qui passent, voir se sédentarisent, parfois de gré ou de force car il/elles se retrouvent dans une « impasse sécuritaire » (Alioua, Arab, 2023)[1]. Cet article s’appuie sur une dizaine d’entretiens et 3 focus groupe regroupant à chaque 7à 9 personnes réalisés avec des femmes migrantes d’origine d’Afrique subsaharienne à Khouribga et Marrakech, dans le cadre d’un projet européen mené avec deux ONG italiennes[2]. Ce chapitre s’intéresse donc à la fois à la transformation et aux évolutions politiques du pays et à l’impact des mouvements migratoires dû à ces changements. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux femmes migrantes au Maroc, dont les conséquences sont toujours plus complexes que celles des hommes qui traversent les frontières. La première partie de cet article reprend les évolutions de la politique migratoire du Maroc. La seconde partie évoque la présence des migrant.e.s dans le pays. Enfin, à travers plusieurs exemples, nous essayerons de démontrer les difficultés des femmes, à la fois, avant leur départ, sur la route, et à leur arrivée au Maroc. Tout d’abord, au travers des jeux politiques de l’Europe et du Maroc, nous verrons comment celles-ci influent sur les migrations. Puis dans une seconde partie, nous préciserons le cas de la présence migrante au Maroc et plus particulièrement des « migrant.e.s irrégulier.e.s ». Enfin, il est nécessaire d’évoquer dans la dernière section de ce rapport, les migrations au féminin qui ont pris beaucoup d‘importance ces dernières années.