L’immigration roumaine et moldave a pris un caractère massif depuis le début des années 2000. Ce mouvement migratoire vers l’Europe occidentale a engendré une situation nouvelle pour l’Eglise orthodoxe de Roumanie contrainte d’adapter ses structures. La formation de la métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale (MOREOM) a été, pour cette Eglise, un des moyens de faire face à cet enjeu. L'objectif de cette thèse est de montrer de quelle façon l'Eglise orthodoxe de Roumanie s'implante en France et de décrypter les effets potentiels de l’implantation de ses paroisses dans cet espace français. Le rapport de cette Eglise orthodoxe roumaine à l’espace français est analysé pour comprendre comment les paroisses s’organisent pour répondre aux besoins localisés des migrants. Le processus de formation de ces paroisses est décrypté à partir de l'analyse des pratiques et discours des acteurs concernés : les orthodoxes roumains et moldaves mais aussi les catholiques français. Les pratiques empiriques évoluent en praxis de l’espace et produisent, parfois, de nouveaux espaces religieux orthodoxes au-delà de la paroisse. La paroisse orthodoxe roumano moldave se présente comme un espace social produit par des solidarités plurielles. Au-delà de la communauté religieuse supposée se forment des groupes religieux orthodoxes différenciés, parfois uniquement motivés par l'entre-soi, théorisés sous l'appellation enclos-réseaux. Des trajectoires collectives à l'affect individuel, un système socio-spatial multiscalaire, se forme : du diocèse à l'échelle des paroisses jusqu'aux enclos-réseaux.